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Congrès Hypnose et Douleur à St Malo, du 21 au 23 Mai 2020

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Le 8e Congrès international Emergences « HYPNOSE & DOULEUR » se tiendra du 21 au 23 mai 2020 à St Malo. Un rendez-vous devenu incontournable, pour lequel 1200 professionnels de santé sont attendus.
Congrès Hypnose et Douleur à St Malo, du 21 au 23 Mai 2020
Cette année, Emergences nous propose 7 ateliers de pré-congrès au choix.
Ils auront lieu le mercredi 20 mai 2020 au Palais du Grand Large à Saint-Malo, de 9h à 17h30.
Ces ateliers de pré-congrès sont réservés aux professionnels de santé

ELLE EST OÙ L’HYPNOSE ? – GASTON BROSSEAU (2 JOURS 1/2)
Congrès Hypnose et Douleur à St Malo, du 21 au 23 Mai 2020
Elle est où l’hypnose ? Elle est où l’hypnose ? Elle est où l’hypnose ?

Atelier de 2 jours et demi ouvert aux professionnels de santé et psychologues ayant déjà reçu une formation en hypnose dans un institut ou association reconnu.e par Emergences

Lundi 18 mai 2020 : 13h30 – 17h30
Mardi 19 mai 2020 : 9h – 17h30
Mercredi 20 mai 2020 : 9h – 17h30
Au Palais du Grand Large à Saint-Malo.

Probablement comme vous, je me suis questionné ad nauseam, et cela depuis quatre décennies, à déterminer le moment où l’hypnose s’installe. Eurêka !

Je vous propose mes observations cliniques étayées sur des milliers d’inductions. Mon modus operandi a consisté à soustraire de l’hypnose tout ce qui est péjoratif, accessoire et même dogmatique pour n’en extirper que l’essentiel. Cela m’a amené à une relecture des paradigmes de l’hypnose.

Un indice, l’hypnose nous conduit à la philosophie d’être, en contraste avec son omnipotence souvent soulignée par les fascinateurs.

LES VIVANTS, LES MORTS ET LA DOULEUR CHRONIQUE – JACQUELINE CLÉDIÈRE
Congrès Hypnose et Douleur à St Malo, du 21 au 23 Mai 2020
Atelier ouvert à tous les professionnels de santé

Mercredi 20 mai 2020, au Palais du Grand Large à Saint-Malo, de 9h à 17h30.

Comment « s’arrange-t-on » avec nos morts ? Que nous apprennent-ils de nous ? Comment la notion « d’entropie » peut-elle nous aider à intégrer le concept de remise en mouvement de l’énergie ?

Comment cette douleur (énergie bloquée), cette souffrance, peut-elle avoir un lien avec nos défunts ?

Le travail du deuil demande de l’énergie, du courage et du temps. Comment remettre en route le processus de deuil qui n’a pas pu se faire naturellement ?

Comment aborder ce sujet à la fois si sensible et si important avec les patients ? Comment respectueusement de leur rythme, obtenir l’acceptation du patient pour faire ce travail de « nettoyage » et permettre la réalisation d’un autre processus : la cicatrisation ?

Je vous propose, pas à pas, à l’aide des outils d’hypnose thérapeutique, d’expérimenter cette « rencontre » particulière avec nos morts.

LE DOULOUREUX CHRONIQUE : DE LA 1ÈRE SÉANCE AU BON TIMING THÉRAPEUTIQUE – BRUNO DUBOS
Congrès Hypnose et Douleur à St Malo, du 21 au 23 Mai 2020
LA PREMIÈRE SÉANCE DANS LA DOULEUR CHRONIQUE.
DE L’ÉVALUATION DES COMPÉTENCES DU PATIENTS AUX INTENTIONS THÉRAPEUTIQUES.
Atelier ouvert à tous les professionnels de santé

Mercredi 20 mai 2020, au Palais du Grand Large à Saint-Malo, de 9h à 17h30.

Les processus chroniques dans laquelle s’inscrit la douleur chronique, du fait de sa complexité, oblige les thérapeutes à développer des stratégies thérapeutiques qui mobilisent leur rigueur et leur créativité: Nous connaissons tous les limites du travail purement symptomatique…

La première séance (qui peut durer plusieurs séances) est bien souvent déterminante pour la suite de la thérapie. Dans le domaine de la douleur chronique, les obstacles sont nombreux pour le thérapeute.

Comment construire ses propres hypothèses thérapeutiques en sortant de la linéarité du patient ?
Comment évaluer les compétences et les « incompétences » du patient, toujours à l’oeuvre dans l’installation et la pérennisation de sa symptomatologie douloureuse ?
Comment développer des intentions thérapeutiques claires, condition indispensable à l’utilisation des outils hypnotiques ?

Seront détaillés durant l’atelier sur un support vidéo et de démonstration :

Les éléments de la lecture corporelle.
Les stratégies d’évaluation du symptôme et de la linéarité des patients.
L’évaluation des contextes
L’évaluation des processus à l’œuvre dans le contexte de douleur chronique
L’évaluation des ressources et des incompétences du patient
La notion d’intention et de timing thérapeutique: la créativité prendra toute sa mesure, si le thérapeute veille à respecter le bon timing dans ses interventions: la meilleure des stratégies pourra être mise en échec si elle est proposée trop tôt…
Dans cet atelier, les thérapeutes apprendront à repérer ces « temps thérapeutiques », afin d’accompagner au mieux les patients dans leur processus de changement.

OSER L’HYPNOSE DIRECTE – XAVIER PENIN
Congrès Hypnose et Douleur à St Malo, du 21 au 23 Mai 2020
Atelier ouvert à tous les professionnels de santé

Mercredi 20 mai 2020, au Palais du Grand Large à Saint-Malo, de 9h à 17h30.

Milton H. Erickson a écrit : « J’aime utiliser une technique permissive… vous pouvez avoir besoin d’autoriser une technique autoritaire ». Avec l’essor de l’hypnose ericksonienne, les techniques d’hypnose directe ont été beaucoup moins utilisées. Pourtant, elles se révèlent très utiles, en particulier pour la prise en charge des douleurs aiguës et chroniques. Et contrairement à certaines idées reçues, elles nous aident à donner de l’autonomie au patient.

AUTO-HYPNOSE POUR LE PATIENT ET LE SOIGNANT – TERESA ROBLES
Congrès Hypnose et Douleur à St Malo, du 21 au 23 Mai 2020
Atelier ouvert à tous les professionnels de santé

Mercredi 20 mai 2020 au Palais du Grand Large à Saint-Malo, de 9h à 17h30.

En règle générale, on recommande d’enseigner l’auto-hypnose aux patients souffrant de douleurs chroniques pour qu’ils puissent gérer la douleur sans dépendre d’un professionnel de santé. Mais les statistiques montrent que les professionnels de santé qui travaillent couramment avec la douleur, particulièrement avec les douleurs chroniques, développent du stress et de l’épuisement professionnel par le seul fait d’être confrontés quotidiennement à la souffrance de leurs patients.

Dans cet atelier, nous allons apprendre les principes du travail avec l’hypnose ericksonienne et la Sagesse Universelle pour provoquer des dissociations et des transes instantanées. Les exercices seront l’occasion de mettre en pratique et trouver des réponses à ces problématiques actuelles.

L’HYPNOSE EN PRÉ, PER ET POST-OPÉRATOIRE – FABIENNE ROELANTS ET CHRISTINE WATREMEZ
Congrès Hypnose et Douleur à St Malo, du 21 au 23 Mai 2020
FAISONS BÉNÉFICIER NOS PATIENTS DES BIENFAITS DE L’HYPNOSE EN PRÉ, PER ET POST-OPÉRATOIRE

Atelier ouvert à tous les professionnels de santé

Mercredi 20 mai 2020, au Palais du Grand Large à Saint-Malo, de 9h à 17h30.

L’hypnose est un outil particulièrement utile pour mieux aider nos patients devant bénéficier d’une intervention chirurgicale.

Comment utiliser l’hypnose pour aider le patient à venir serein à son opération ?

Comment accompagner un patient qui doit avoir une intervention sous anesthésie générale ? Comment remplacer l’anesthésie générale pour certaines interventions ? Comment gérer la douleur post-opératoire ?

Vous aurez l’occasion de voir de nombreuses vidéos et de pratiquer des exercices afin de mieux vous approprier cet outil hypnotique.

LES CYCLES DE VIE DE LA FEMME – HÉLÈNE SAULNIER
Congrès Hypnose et Douleur à St Malo, du 21 au 23 Mai 2020
LES CYCLES DE VIE DE LA FEMME : FOCUS SUR L’INFERTILITÉ, SUR LA MÉNOPAUSE

Atelier ouvert à tous les professionnels de santé

Mercredi 20 mai 2020, au Palais du Grand Large à Saint-Malo, de 9h à 17h30.

Les cycles de vie d’une personne sont des passages importants qui mobilisent des ressources, des aptitudes. Parfois, ces transitions sont difficiles, voire occasionnent des phases d’arrêt, de blocage. L’hypnose aide à redonner de la souplesse, du mouvement pour accompagner ces passages.

Des pistes sont proposées pour explorer l’infertilité inexpliquée. La femme ovule, l’homme a un bon spermogramme et pourtant l’enfant ne vient pas.
Est-ce une fidélité à une histoire familiale ? Comment passer de femme à mère ou de fille à mère ? Comment explorer le désir parental de ce couple-là ? Des outils sont donnés pour développer les fonctions d’accueil de la femme.

La survenue de la ménopause et ses mouvements internes hormonaux sont autant de caps parfois compliqués à traverser. L’hypnose peut aider à mobiliser des ressources, favoriser des mouvements internes adaptés aux besoins de chaque femme.


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12ème forum de la CFHTB Confédération Francophone d'Hypnose et Thérapies Brèves à Luxembourg

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Aujourd'hui, Marco KLOP, Président de l'Institut Milton H. Erickson Luxembourg, vient de nous dévoiler l'affiche du 12ème Forum de la CFHTB qu'il organisera du 19 au 22 Mai 2021. Save the date, d'autant plus que nous avons découvert avec plaisir et un certain apaisement, de bien belles images de ce pays que nous allons découvrir. Et certainement y découvrir Mélusine... Alors Marco, Mélusine en marche !
12ème forum de la CFHTB Confédération Francophone d'Hypnose et Thérapies Brèves à Luxembourg
Luxembourg a le grand privilège de pouvoir accueillir le 12ème forum d la cfhb du 19 au 22 mai 2021.
Située au cœur de l’Europe et facilement accessible par la route, le rail et les airs, la ville de Luxembourg est ouverte au monde. Cosmopolite et multiculturelle elle vous recevra avec amour et charme et vous vous y sentirez à l’aise dès votre arrivée. On y parle français, allemand, anglais et luxembourgeois ; le tout parfois dans la même phrase.

Le 12ème forum se déroulera donc du 20 au 22 mai 2021 avec une journée de pré-forum le 19 mai 2021, au cours de laquelle nous vous réservons de bonnes surprises, comme par exemple … chut une surprise est une surprise ; donc patience !

Le forum sera axé sur la multi-culturalité. L’hypnose au croisement des cultures ! Le lieu est donc idéalement choisi dans cette ville qui s’est vue traverser par de nombreuses nations et cultures au travers de l’histoire.
Pour nous accompagner durant ce forum, nous avons choisi la sirène Mélusine, qui selon la légende fut l’épouse de Siegfried, premier conte de Luxembourg vers 964 AD.

Au fil des mois à venir, si vous nous suivez, vous allez apprendre à mieux connaitre le Luxembourg, et surtout le 12ème forum.
Donc « savez » les dates du 19 au 22 mai 2021 et rendez-vous à Luxembourg !

Lieu du forum :
LUXEXPO THE BOX
10, Circuit de La Foire Internationale
L-1347 Luxembourg
TRAM : station LUXEXPO

12ème forum de la CFHTB Confédération Francophone d'Hypnose et Thérapies Brèves à Luxembourg
Les infos à venir sur http://cfhtb-luxembourg2021.org/

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Institut Milton H. Erickson Luxembourg

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Institut Milton H. Erickson Luxembourg
L'Institut Milton H. Erickson Luxembourg est une association sans but lucratif qui, depuis 2007, a pour objectif, l'enseignement, la diffusion et l'approfondissement de l'Hypnose Ericksonienne, des Thérapies Brèves et de la Communication Stratégique.

Notre action s’étale sur le Grand Duché, et ses régions frontalières. Elle est exclusivement destinée aux professionnels de la santé qui sont actuellement actifs dans leur rôle et qui désirent améliorer leur performance. Nos formations visent à favoriser l’acquisition des nouvelles compétences qui s’ajoutent au savoir faire de chaque métier (médecin, psychologue, infirmier, dentiste...).

Nous avons à cœur de développer la promotion des contacts, l'échange d'information et la collaboration sur le plan national et international, tout en défendant une déontologie professionnelle.

C'est dans cet esprit que l'IMHEL propose des Formations aux techniques d'Hypnose Ericksonienne, Thérapies Brèves et Communication Stratégique destinées aux Professionnels de Santé (BAC+3), se déroulant sur une période de 3 ans et totalisant 224 heures de formations.

​L'Institut organise également des Supervisions, des Conférences, des Séminaires, des Workshop et des Master-Class.

Gage de qualité et de reconnaissance l'IMHEL est membre de la Milton H. Erickson Foundation (Phoenix, USA), de la Confédération Francophone d'Hypnose et Thérapies Brèves (CFHTB) et de la European Society of Hypnosis

Institut Milton H. Erickson Luxembourg
L'IMHE Luxembourg est dirigé par le Dr Marco KLOP, médecin anesthésiste.
Auteur de "Les histoires de grand-père "

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Le Livre Blanc de l'Hypnose Clinique et Thérapeutique de la Confédération Francophone d'Hypnose et Thérapies Brèves (CFHTB).

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Un véritable défi pour notre démocratie sanitaire
Le Livre Blanc de l'Hypnose Clinique et Thérapeutique de la Confédération Francophone d'Hypnose et Thérapies Brèves (CFHTB).
La pratique de l’hypnose en France connaît actuellement un développement important, voire anarchique, tant dans l’offre de soins que dans les formations proposées. Le Livre Blanc de la Confédération Francophone d’Hypnose et Thérapies Brèves (CFHTB) est un geste d’ouverture, à la fois lanceur d’alerte et force de proposition pour notre système de santé !

La Confédération Francophone d’Hypnose et Thérapies Brèves (CFHTB) s’est attachée à regrouper, depuis sa création en 1996, uniquement des professionnels de santé et des psychologues, privilégiant l’amélioration de la relation de soin et le respect des usagers. Elle regroupe des Instituts Milton Erickson et des associations de praticiens travaillant dans le champ de l’hypnose et des psychothérapies brèves.
Elle représente environ 3 000 professionnels de santé en France, Belgique, Suisse et Québec, Luxembourg, Maroc…

Alertée par la situation actuelle très préoccupante pour la pratique de l’hypnose en France, la CFHTB a souhaité éditer un Livre Blanc afin de positionner et ré orienter la sa pratique clinique et thérapeutique dans un cadre rigoureux, scientifique et éthique à partir des professions de base médicales, paramédicales et psychologiques reconnues.

Ce Livre Blanc est le fruit des travaux des États généraux de l’hypnose clinique et thérapeutique qui se sont tenus les 23 et 24 novembre 2018 à l’université Paris Diderot. Les plus grands experts francophones, issus du champ de la santé, avec la participation d’acteurs institutionnels représentatifs, étaient réunis. Ils ont confirmé la nécessité d’un cadre de pratique précis assurant sécurité, et pérennité à l’hypnose clinique et thérapeutique, axée sur le soin et pleinement intégrée à notre système de santé.

Dans le contexte actuel dérégulé, il est temps de réagir pour ré organiser et assurer la crédibilité de l’hypnose de soin clinique et thérapeutique. La majorité ( les 2/3 d’après les études ) des « hypnothérapeutes » ou praticiens autoproclamés ont aujourd’hui une formation non contrôlée, sans légitimité, ni compétences médicales diagnostiques. Pourtant ils proposent au grand public non informé, des prises en charge susceptibles de les mettre en danger. Cette situation n’est plus acceptable.

Ce Livre Blanc est le résultat d’un travail collectif, corédigé par des experts expérimentés médecins, universitaires, professionnels de santé et psychologues diplômés et reconnus dans le monde de l’hypnose.

Trois idées centrales ont guidé sa rédaction :

1. Crédibiliser et mieux faire connaître et reconnaître les champs de l’hypnose de soin aux pouvoirs publics, ministères et acteurs institutionnels.
2. S’appuyer sur des éléments scientifiques, de recherche, d’évaluation et de diagnostic pour que l’hypnose entre dans une stratégie nationale pérenne et éthique.
3. Être utile à la collectivité dans une perspective de Santé publique.

Ce Livre Blanc n’est que la 1ère étape de la démarche de la CFHTB pour la défense des recommandations visant à réguler et établir la place de l’hypnose clinique et thérapeutique dans le champ de la santé.
Cet enjeu est essentiel. Les pouvoirs publics doivent contribuer à améliorer et réguler en France la pratique et la formation de l’hypnose sur des critères scientifiques et éthiques, soucieux de l’amélioration de la qualité des soins et du respect des usagers.
Des économies de santé importantes pourraient être générées par une utilisation plus régulière de l’hypnose, tant dans le domaine de l’anesthésie, l’encadrement des examens complémentaires, le traitement de la douleur que des soins palliatifs…
La CFHTB ne peut rester inactive face à ce qui est aujourd’hui une préoccupation de Santé publique.
Ce Livre Blanc est un véritable défi pour notre démocratie sanitaire.

Pour télécharger le Livre Blanc de l'Hypnose au format PDF

Liste de tous les téléchargements

Pour en savoir plus : https://www.cfhtb.org/


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Edito :Douleur Douceur. Dr Henri BENSOUSSAN

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Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°54
Edito :Douleur Douceur. Dr Henri BENSOUSSAN
Deux événements ont réuni ce mois de mai de nombreux thérapeutes pratiquant l’hypnose et/ou les thérapies brèves. Le premier, à Montpellier, était le Congrès de la CFHTB. Réunissant environ 1 200 personnes, il a été remarquablement organisé par Isabelle Nickles et a permis à chaque participant de trouver de quoi satisfaire sa curiosité et son désir de perfectionnement. Séances plénières, tables rondes, ateliers, l’offre était abondante et a pu donner à certains un petit goût de frustration, celui d’avoir raté des présentations. Sans doute faudra-t-il ajouter au programme des formations en hypnose et en thérapies brèves, l’apprentissage de l’ubiquité.

Plus sérieusement, à l’applaudimètre cinq séances plénières ont été particulièrement appréciées : celle du Pr Hugues Duffau, neurochirurgien à Montpellier, celle du Pr Gérard Ostermann, celle du Pr Olivier Cottencin (celles et ceux qui verront là du chauvinisme se trompent : je n’attends aucune faveur !), celle de Jean-Marc Benhaiem, et enfin bien sûr la dernière plénière de Gaston Brosseau qui comme tout artiste tirant sa révérence eut droit à une longue « standing ovation ». D’autres présentations nous ont intéressés et en particulier l’atelier de Vera Likaj qui, réjouissons-nous, dirigera bientôt un cahier thématique dans la Revue.

Deux remarques viennent à l’esprit même si le recul n’est pas suffisant pour « digérer » tout le savoir présenté. La première concerne la place des neuros- ciences. Elles sont présentes dans de très nombreuses présentations et articles, le congrès nous a permis d’être éduqués en la matière par des spécialistes de haut vol, tous particulièrement bons pédagogues. Chacun en fera bon usage dans son domaine de compétence. La deuxième est en rap- port avec la place de tous les outils de réalité virtuelle présentés soit dans les stands, soit lors des présentations. Sans doute certains se précipitent-ils trop vite sur ces outils qui nous éloignent et contredisent tous les messages sur l’importance de la relation dans la pratique de l’hypnose et des thérapies brèves. N’y a-t-il pas usurpation d’identité lorsque certains parlent d’hypnose alors qu’ils ne font que poser un casque de réalité virtuelle sur la tête du patient ?... Nous proposerons avec Sophie Cohen, dans un prochain numéro de la Revue, un résumé de nos petites expériences dans ce domaine.
Le deuxième événement s’est déroulé à Paris à l’initiative de Jean-Marc Benhaiem et de l’institut de formation qu’il dirige : l’AFEHM. Il s’agissait d’une deuxième journée d’hommage et d’étude du travail de François Roustang. Cette journée a été structurée autour de la projection de petites vidéos d’interventions de François Roustang commentées ensuite par de remarquables intervenants, tous ayant été proches de François Roustang. Ainsi furent rappelés tous les éléments importants de son enseignement et de sa pratique, le tout avec sérieux et émotion tant de la part des intervenants que des participants qui pour la plupart ont suivi son enseignement. Faute de place, nous ne retiendrons que deux interventions. Celle de Patrick Richard, anesthésiste réanimateur, qui nous a bien décrit par quelles étapes il était passé avant de bien comprendre et d’intégrer une pratique souvent qualifiée de hors norme. En paraphrasant Simone de Beauvoir, on pourrait dire « on ne naît pas “roustinien”, on le devient ». Retenons aussi l’intervention d’une personne venue voir François Roustang en thérapie et qui, avec brio, nous a fait vivre le point de vue du patient devant le travail du thérapeute. A tous les absents de cette riche et bienfaisante journée, signalons qu’un DVD sera bientôt proposé et à regarder sans modération !

Dans ce numéro, nous vous présentons deux articles très différents. Le premier s’inscrit un peu dans une continuité avec la journée d’hommage à François Roustang : Gilles Marcellot, psychologue de formation, nous parle de séances de super- vision utilisant l’hypnose chez le thérapeute. Dans le second, Marine Guichard, étudiante à la Faculté de Médecine de Lyon, nous présente une enquête sur la perception de l’hypnose dans la société.
Bonne lecture... et selon la formule habituelle : à vos stylos !

Edito :Douleur Douceur. Dr Henri BENSOUSSAN

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Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?

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Myriam PRIGENT, Infirmière, Dominique PHILIPPON, Aide-soignante et Martine BASTIDE, Aide-soignante. Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°54.
Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
En 2015, raconte Myriam, à mon arrivée en Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) spécialisé pour les résidents ayant une maladie d’Alzheimer ou apparentée, j’ai été surprise par les difficultés que mes collègues et moi-même avions pour effectuer de simples toilettes. J’étais pourtant une infirmière expérimentée, mais pas avec ces patients. Je me retrouvais comme une débutante, et j’avais tout à apprendre pour pouvoir effectuer des actes infirmiers tout simples, comme les prises de sang, les toi- lettes et même une prise de tension !« Il faut leur expliquer ce qu’on va leur faire », voilà ce que j’entendais souvent. Mais cela ne fonctionnait pas. Et les résidents disaient : « Je viens de me la faire (la toilette) », mais force était de constater que les gants et les serviettes étaient secs. « Pour- quoi voulez-vous me faire la toilette ? Je suis propre ! », mais ce n’était pas le cas. Pour les moins communicants verbalement, le refus de se déshabiller était manifeste, soit par le geste, soit par des « non » répétés, avec parfois de l’agressivité gestuelle.

Que pouvais-je faire ? Ces patients ne nous reconnaissent pas comme des soignants, infirmiers ou aides-soignants, ils voient juste un inconnu qui rentre dans leur chambre et, le comble, les déshabille ! Allant jusqu’à nettoyer leurs parties intimes. Ce soin est très intrusif. Nos explications sont peu ou pas comprises. Pour eux, la toi- lette est déjà faite, et bien faite. Il est im- pensable pour des personnes qui ont été propres toute leur vie d’entendre qu’ils ont besoin d’être lavés, de plus par une tierce personne.
Ainsi, même un soin qui fait partie du quotidien peut devenir un défi journalier pour les soignants et être source d’anxiété allant jusqu’aux troubles du comportement pour les résidents, créant une anxiété anticipatoire du soin chez tous.
Formée à l’hypnose quelques années auparavant, j’ai alors pensé à l’utiliser mais différemment de ce que j’avais pratiqué (hypnoanalgésie surtout, et anxiolytique). Peu à peu, les soins sont devenus plus faciles, accompagnés par des sourires de chaque côté, parfois même des « mercis » et des petits compliments.
Dans le cadre d’un projet du pôle de Gériatrie du CHU de Bordeaux, d’autres soignants de mon équipe ont été formés, des infirmiers, puis notre cadre, le médecin coordonnateur, et depuis deux ans des aides-soignantes. Pour illustrer et comprendre ce que peut apporter l’hypnose dans ces situations, je vais, avec mes collègues aides-soignantes, présenter des cas cliniques autour des toilettes accompagnées.

UNE TOILETTE PLUS FLUIDE
Monsieur Z., 65 ans, est un homme grand, fort, au physique un peu impressionnant. Atteint de la maladie d’Alzheimer à un stade sévère, il est entré en unité d’hébergement renforcé pour des troubles du comportement importants avec agressivité verbale, physique et opposition occasionnant de la violence corporelle. Au début de son séjour, et ce pendant plusieurs jours, il n’est pas possible de lui faire bénéficier de soins. L’équipe est en échec, nous réfléchissons chaque jour pour trouver des solutions. Son épouse nous donne des indications sur ses goûts (la musique), son ancien métier d’artisan. Et là nous commençons à mettre en pratique l’hypnose avec lui. Myriam relate : « Quand nous rentrons dans sa chambre, il est affairé, il bricole des objets imaginaires ou réels. Dans un premier temps nous captons son attention en lui tendant la main et en le regardant tout en souriant (recrutement visuel et tactile). Soit il est d’accord et nous serre la main avec un grand sourire (mirroring), soit il reste renfermé et nous pouvons reporter le soin s’il persiste dans cette attitude. S’il semble coopérant, nous débutons le soin en ratifiant les étapes au fur et à mesure de nos gestes avec une voix calme, lente, un vocabulaire positif, un saupoudrage de mots choisis (« tranquillement, doucement, tout va bien »,) mais en laissant peu de place au silence. Nous partons sur une discussion sur le thème du bâtiment en parlant au présent et en insistant sur le VAKOG.

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Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?

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Troubles du comportement et hypnose. Jessica MELIANI

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L’utilisation de l’hypnose adaptée pour les troubles neurocognitifs au stade sévère (HAPNeSS) auprès des personnes désorientées.
Troubles du comportement et hypnose. Jessica MELIANI
Il est parfois difficile pour un psychologue de faire perdurer dans le temps l’impact positif de son intervention sur les troubles du comportement auprès d’une personne ayant un trouble neurocognitif majeur. L’hypnose est alors un outil concret qui permet d’avoir des répercussions positives sur le long terme.

Madame Q. a 85 ans, elle souffre d’une maladie d’Alzheimer à un stade sévère avec un MMS de 8/30. Avant d’arriver en EHPAD pour y vivre de manière permanente, Mme Q. vivait seule dans sa maison depuis plus de trente ans. Elle est veuve et elle a deux enfants, une fille qui réside à plus de 50 km du domicile de sa mère et un fils qui vit à l’étranger. Malgré les aides à domicile mises en place, Mme Q. ne pouvait plus rester seule chez elle car elle se mettait régulièrement en danger. Elle sortait de jour comme de nuit pour retourner dans la maison de ses parents qui se trouve dans son village de naissance. Elle était toujours très inquiète, sollicitait énormément sa fille par téléphone ainsi que ses voisins dès qu’elle se sentait perdue. Elle était très proche de sa mère avec qui elle passait beaucoup de temps avant son décès et partageait avec elle un certain nombre de passe-temps comme le tricot.
Mme Q. a déjà fait deux séjours d’accueil temporaire dans l’EHPAD avant de venir y vivre. Ces deux séjours s’étaient plutôt bien déroulés car elle était à un stade moins évolué de la pathologie, ce qui lui avait permis de comprendre le caractère temporaire de ces quelques jours passés loin de son domicile. Durant les premiers jours de son accueil permanent, l’ensemble de l’équipe a développé plusieurs techniques pour l’aider à trouver des repères dans son nouveau lieu de vie tout en lui permettant de se sentir le plus « chez elle » possible. Mme Q. a rapidement développé des troubles du comportement qui sont devenus très difficiles à accompagner au quotidien. Outre le fait qu’elle refuse toutes les activités qui lui sont proposées, Mme Q. a des troubles des conduites alimentaires. En effet, au moment des repas, elle souhaite être servie la première et elle termine son repas très rapidement avec des comportements de « gavage alimentaire ». Son assiette terminée, elle va prendre la nourriture dans l’assiette de ses voisins, ce qui occasionne de nombreux conflits et d’importants troubles du comportement tant chez elle que chez les autres personnes.

Lorsque certaines attitudes des soignants visent à réorienter Mme Q. pour l’apaiser, elle se met en colère et s’isole. Elle a également tendance de plus en plus souvent à se rendre seule en cuisine, de jour comme de nuit, et à manger tout ce qu’elle y trouve, ce qui entraîne, au fur et à mesure des semaines, une prise de poids très importante ayant un impact négatif sur sa santé et son bien-être. Elle mange également des denrées non comestibles et toute tentative pour la détourner de sa démarche (comme la diversion, par exemple) entraîne d’importants troubles du comportement allant de l’agressivité verbale, aux insultes, cris jusqu’à l’agressivité physique avec des coups envers les autres résidents et le personnel.

Dans ce cadre, l’intervention de la psychologue est sollicitée. Suite à une période d’observation, le trouble alimentaire de Mme Q. est appréhendé sous l’angle du manque affectif et de la souffrance d’avoir perdu tous ses repères, loin des siens et loin de chez elle. Le fait de manger lui permet de s’apaiser. Il est très difficile d’entrer en relation avec Mme Q. car les troubles du com- portement sont importants et toute tentative de communication trouve comme réponse une agressivité verbale voire physique.

La psychologue commence donc par s’installer, un matin après le petit déjeuner, à la même table que Mme Q. sans lui parler mais simplement en respectant son espace et en synchronisant ses gestes aux siens dans le but d’établir une relation de coopération nécessaire au travail hypnotique. Dans les jours qui suivent, la psychologue continue de s’installer au côté de Mme Q. et cherche à capter son regard. En effet, Mme Q. utilise énormément ce canal sensoriel (VAKOG), elle est beaucoup dans l’observation de tout ce qui se passe autour d’elle, et l’utilisation du regard peut alors permettre de développer le lien.

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Troubles du comportement et hypnose. Jessica MELIANI

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Éditorial Sophie COHEN et Henri BENSOUSSAN

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Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°55
Éditorial Sophie COHEN et Henri BENSOUSSAN
Pourquoi cette thématique ? En écho au dernier congrès de la Confédération francophone d’Hypnose et de Thérapies brèves (CFHTB) qui s’est tenu à Montpellier en mai dernier, où nous avions alors, Henri Bensoussan et moi-même, animé une table ronde sur ce sujet. Voici les questions et réflexions que nous nous sommes posées. Quels liens peuvent exister entre l’hypnose et la réalité virtuelle d’une part, l’effet placebo d’autre part ? L’utilisation des casques de réalité virtuelle se développent comme le train : à grande vitesse !

On peut se questionner sur le fait qu’il s’agisse ou non d’hypnose et en quoi ? Il nous a semblé important d’expérimenter ces pratiques pour en parler. La réalité virtuelle est utilisée dans des objectifs des soins différents : phobies, blocs opératoires, douleurs, rééducation… Quelles sont les applications qui semblent crédibles ? Quelles sont celles qui posent des questions éthiques, relationnelles, et d’efficacité ? Nous avons eu l’opportunité de réaliser des expériences avec une psychologue formée à l’hypnose et d’autres formes de thérapies : TCC, EMDR.

Cette professionnelle utilise la réalité virtuelle dans le cadre notamment des phobies pour faciliter l’exposition des patients. Le lien thérapeutique ayant été effectué auparavant. Puis, nous avons eu également l’opportunité d’expérimenter la réalité virtuelle au service de la chirurgie et de l’anesthésie. Et nous avons désiré vous informer des dernières recherches réalisées en matière de placebo et de nocebo. Y a-t-il des liens entre hypnose et placebo ? Comment peut-on combiner les dernières recherches dans nos pratiques quotidiennes ?

Henri Bensoussan et moi-même témoignerons de l’utilisation potentielle de ces nouveaux outils. Nous vous communiquons ici notre témoignage, nos interrogations, les limites et précautions que nous voyons à l’utilisation de ces pratiques. Naturellement, ces avis peuvent être discutés. Marc Galy, anesthésiste, nous fait partager au travers d’un article son expérience avec la réalité virtuelle dans le cadre d’une étude débutée avec Harvard. Vous pourrez lire ensuite une situation clinique dans laquelle hypnose et kétamine sont associées.

Dans les deux études publiées à ce jour, il est avéré que la kétamine facilite l’entrée en transe. Enfin, nous avons sollicité le Docteur Gérard Vigneron pour nous parler de ses expériences aux frontières du réel, aux confins de l’hypnose, de la méditation et des thérapies complémentaires, comme l’ayurvéda ou le yoga nidra. Il a réalisé des expériences et répond à de nombreuses interrogations, notamment sur les différences, similitudes et complémentarités… Nous vous souhaitons une lecture enrichissante sur ces thématiques. Les auteurs sont à votre écoute pour poursuivre cette réflexion.

Éditorial Sophie COHEN et Henri BENSOUSSAN

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Dialogue stratégique pour le changement thérapeutique. Gregory LAMBRETTE
« La vie est encore elle-même un thérapeute très efficace. » Karen HORNEY
LIMINAIRES
« Savoir écouter, oser intervenir », telles sont les qualités premières du thérapeute stratégique selon John Weakland, l’une des figures de proue de l’école de Palo Alto

Protections dissociatives. Gérald BRASSINE
ANESTHÉSIANTS POUR L’HYPNOTHÉRAPIE DU TRAUMA.
Une bonne compréhension de l’hypnose est centrale pour saisir les mécanismes hypnotiques qui sont à l’oeuvre dans la création des états, tellement douloureux, de stress post-traumatiques (ESPT).

Note Dixième selon François Roustang
« Parler de la liberté n’est qu’une autre manière de parler de l’hypnose ou de la définir », « L’apprentissage de la liberté », intervention au colloque de l’AFEHM, 2007 C’est sur la notion de liberté, et il ne pouvait en être autrement, que nous refermons cette rubrique consacrée à quelques éléments de la pensée de François Roustang. 

Entrée dans l’IRM
Dr JUANA PELAEZ PEREZ. Médecin anesthésiste-réanimateur au Centre hospitalier de Tolède en Espagne, formée à l’hypnose médicale à Paris VI. Pour elle, l’hypnose est un complément de travail qui aide les patients à améliorer leur adhésion aux soins médicaux. Et l’utilisation de l’hypnose en complément crée dans l’équipe médicale une atmosphère de travail en harmonie.

Le garde-barrière de l’intestin. Exemple de protocole.Jean-Christophe LE DANVIC
Lorsqu’un patient m’est adressé par un médecin pour des douleurs de dos, il peut bénéficier de quinze séances d’une demi-heure, plus de sept heures de soins. La relation patient/thérapeute peut cependant aller plus loin que les simples techniques de massage ou d’étirement utilisées habituellement en kinésithérapie.

Hypnose et urgences pré-hospitalières.
« Qui craint de souffrir, souffre déjà de ce qu’il craint », disait Montaigne.
FRÉDÉRIC DOLLET Infirmier anesthésiste au Samu 59 à Lille. Titulaire du DU d’Hypnose de la Faculté de Lille.

Éditorial Sophie COHEN et Henri BENSOUSSAN
Pourquoi cette thématique ? En écho au dernier congrès de la Confédération francophone d’Hypnose et de Thérapies brèves (CFHTB) qui s’est tenu à Montpellier en mai dernier, où nous avions alors, Henri Bensoussan et moi-même, animé une table ronde sur ce sujet.

Conscience, placebo et réalité virtuelle Sophie COHEN et Henri BENSOUSSAN
Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°55
Pour débuter notre article, nous vous proposons quelques définitions. Car même s’il est complexe de définir des notions en constante évolution, il nous semble essentiel pour débuter de s’intéresser aux notions suivantes : conscience, placebo, effet placebo, réalité virtuelle.

La réalité virtuelle au bloc opératoire. Des expériences sans suite. Dr Marc GALY
J’ai utilisé les casques de réalité virtuelle en janvier 2017 au bloc opératoire pour des interventions sous anesthésies locales et locorégionales, mineures et relativement courtes (varices). Dans ces expériences, le casque n’a pas répondu aux besoins du patient et n’a pas installé la relation thérapeutique basée sur une présence partagée.

L’alliance hypnose et yoga nidra. Une mise en résonance avec le patient. Dr Gérard VIGNERON.
Gérard Vigneron, médecin, a expérimenté des pratiques complémentaires à l’hypnose. Il nous parle de ses expériences qui, aux frontières du réel, interrogent notamment la notion de conscience locale.

Pas de panique ! Dr Stefano Colombo, Revue Hypnose et Thérapies brèves 55
« Je ne vais pas écrire que je ne mens pas. »
Cette phrase n’a pas été la phrase que Frédéric n’avait pas prononcée lors de la réception que l’entreprise Communication & Clarté SA n’avait pas voulu organiser.

La crêpe, et papa à gauche. Dr Adrian CHABOCHE et Virginie NAVINEL, orthophoniste
Voici un voyage dans les méandres labyrinthiques de la complexité merveilleuse de notre cerveau. Cette situation clinique est proposée par une lectrice de la revue, orthophoniste spécialisée dans la rééducation des adultes. Madame S.

Histoire de l'Hypnose. Didier MICHAUX
Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à ce sujet, l’hypnose, il n’y avait que très peu de thérapeutes faisant appel à cette pratique. Le plus célèbre était le Dr Léon Chertok, psychiatre dirigeant le service de médecine psychosomatique de l’Elan Retrouvé, auteur du livre L’Hypnose, un des rares livres, alors récent, parlant de ce sujet. En fait, le mot n’évoquait que le music-hall et en général les parasciences pour la plupart des gens.

Les grands entretiens: Gérard OSTERMANN interviewé par Gérard FITOUSSI

Diffusé par hypnose-ericksonienne.org

Conscience, placebo et réalité virtuelle Sophie COHEN et Henri BENSOUSSAN

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Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°55
Conscience, placebo et réalité virtuelle Sophie COHEN et Henri BENSOUSSAN
Pour débuter notre article, nous vous proposons quelques définitions. Car même s’il est complexe de définir des notions en constante évolution, il nous semble essentiel pour débuter de s’intéresser aux notions suivantes : conscience, placebo, effet placebo, réalité virtuelle.

La conscience. C’est une notion tout d’abord utilisée et étudiée par les théologiens et les philosophes. Dans ce contexte, cela revient à étudier les relations entre le corps et l’esprit. La conscience est-elle une notion abstraite ? Par ailleurs, et depuis l’avènement des neurosciences, nous disposons de deux théories de neurosciences pour expliquer la conscience.

L’une défendue par Stanislas Dehaene et Lionel Naccache, et l’autre par Giulio Tononi de l’Université du Wisconsin qui travaille en relation avec Marcello Massimini de l’Université de Milan. Les deux caractéristiques nécessaires pour parler de conscience, c’est être éveillé et la temporalité de la prise de conscience. La conscience repose premièrement sur l’éveil (attention à des exceptions, par exemple, lors d’une crise d’épilepsie où la personne est éveillée et inconsciente, ou pour autre exemple, un état végétatif), et deuxièmement chaque prise de conscience survient à un instant précis et identifiable.

En résumé, la théorie de Dehaene et Naccache décrit deux types d’architectures cérébrales. La première est constituée de systèmes indépendants fonctionnant en parallèle : système dit modulaire. La deuxième serait un réseau de neurones très interconnectés reliant les différents modules. L’activation simultanée de plusieurs modules avec l’activation des connexions à longues distances pourrait être un support à l’apparition de la conscience.

Pour mesurer l’activité de la conscience, sont utilisées : IRM et électroencéphalogramme (EEG). L’EEG ne mesure que les processus électrophysiologiques des neurones, négligeant de ce fait l’importance des cellules gliales dans tout le fonctionnement cérébral. Selon ces auteurs, l’inconscience c’est l’ensemble des processus et opérations qui se déroulent de façon automatique, presque à notre insu. Alors que la conscience intervient lors d’un événement saillant qui surgit lors d’une de ces opérations. L’autre théorie, celle de Tonini, formalise la conscience en termes d’informations avec deux caractéristiques : l’intégration et la différenciation.

Tonini a développé une modélisation mathématique du fonctionnement du cerveau. A partir de cette théorie, Steven Laureys et Marcello Massimini utilisent l’indice PCI qui en simplifiant le modèle de Tonini mesure la connectivité cérébrale. C’est-à-dire l’existence ou non d’un état de conscience. Toutes les informations de l’environnement sont perçues et intégrées, ce n’est que lorsqu’il y a différenciation qu’il y a prise de conscience.

Le placebo : en latin, « je plairai ». C’est un médicament inactif. Dans la situation de soins, le placebo questionne les interactions entre le corps et l’esprit.

L’effet placebo. Retenons la définition de Gérard Ostermann.
L’effet placebo peut être défini comme l’effet psychophysiologique de toute médication ou procédé à visée thérapeutique qui est partiellement ou totalement indépendant de l’action pharmacologique du remède ou de l’action spécifique et qui fonctionne par l’intermédiaire d’un mécanisme psychologique. Il n’est donc pas d’acte médical qui puisse échapper à l’effet placebo et il est même possible d’obtenir un effet placebo sans placebo.

L’effet placebo n’est pas constant et varie suivant le contexte, la nature biologique et l’état psychologique du patient. L’effet placebo varie également en fonction du thérapeute. L’effet placebo pose de nouveau la question de la relation, des interactions entre corps et esprit. On peut rapprocher l’effet placebo du proverbe « la façon de donner vaut mieux que ce que l’on donne ». Michael Balint, cité par Gérard Ostermann, écrit : « Le médecin se prescrit lui-même, il n’y a pas de posologie au remède médecin. » C’est encore une fois de plus le rôle de la relation thérapeutique qui joue un rôle essentiel. Selon le professeur Fabrizio Benedetti, ce sont les attentes des patients qui sont le moteur de l’effet placebo. Il existe donc plusieurs façons d’activer l’effet placebo.

On peut renforcer cet effet, notamment par des mécanismes de conditionnement. Voir ci-dessous les deux vignettes cliniques proposées. Pour conclure, nous ne manquerons pas de citer François Roustang qui insiste sur l’importance du contexte du placebo qui donne du sens : « L’intérêt du placebo réside dans le fait qu’il contraint la science médicale à sortir d’elle-même, il lui fait se souvenir du contexte dans lequel il travaille et irrigue par son efficacité. »

L’effet placebo agit comme un changement positif chez le patient : soulagement de la douleur, de l’anxiété, des nausées… Les zones cérébrales impliquées dans la réponse placebo : le cortex préfrontal dorsomédian impliqué dans les expériences émotionnelles, l’insula postérieure associée à la conscience somato-sensorielle, le striatum qui intervient dans le circuit de la récompense. La réalité virtuelle. C’est un système informatique qui simule dans un environnement artificiel la présence de l’utilisateur. En hypnose, les 3 V sont essentiels : verbal, paraverbal et non verbal ; tandis qu’en réalité virtuelle, on parle des 3 I : interaction, immersion, imagination. On parle d’interaction via le matériel, d’immersion via la qualité de l’environnement proposé en simulation, quant à l’imagination, ses défenseurs prétendent qu’elle joue un rôle, et ses détracteurs en doutent. La réalité, à travers le casque, est imposée.

EXPÉRIENCES DE RÉALITÉ VIRTUELLE POUR LES PHOBIES

Nous avons eu la chance de pouvoir réaliser une séance d’essai chacun sur le cas de phobie des hauteurs. Voici comment les choses se sont déroulées. Une psychologue formée par ailleurs à l’hypnose nous interroge sur la peur liée aux hauteurs puis nous propose de nous aider de la réalité virtuelle pour vaincre cette peur.

Le dispositif : un ordinateur relié à un casque, avec des poignées qui permettent de se mouvoir dans l’espace virtuel choisi, avancer, reculer, s’arrêter, s’éloigner ou se rapprocher du vide. L’environnement proposé est constitué d’une passerelle reliant deux immeubles. Tout d’abord au 1er étage, puis nous montons graduellement. La passerelle est dans un premier temps avec un sol en « dur » et des murets de protection. Au fil des passages, la psychologue propose de remplacer les murets par des barrières, puis par des cordes, puis en laissant le vide.

Le sol d’abord plein en dur, est progressivement, au fil des expositions et avec l’accord du patient, remplacé par un grillage. Nous entendons les bruits extérieurs : circulation, cris d’enfants ou chants d’oiseaux, le bruit du vent. Après chaque aller-retour sur cette passerelle, la psychologue propose de modifier l’environnement. Elle nous questionne tout au long de l’expérience sur notre ressenti tant physique, que sur notre confort psychologique.

Nous sommes vraiment accompagnés par une thérapeute dont la présence est rassurante. Là, le matériel utilisé permet également à la psychologue de voir, via son écran d’ordinateur, ce que nous voyons et de nous suivre. Elle nous encourage, nous propose de poursuivre ou d’arrêter. Dans ce cas, la réalité virtuelle est utilisée comme support à une thérapie d’exposition progressive. La relation thérapeutique toujours au centre du soin.

EXPÉRIENCES DE RÉALITÉ VIRTUELLE DANS LE DOMAINE DE LA DOULEUR ET DE L’ANESTHÉSIE

Débutons par la douleur induite par les soins.

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« La vie est encore elle-même un thérapeute très efficace. » Karen HORNEY
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« Savoir écouter, oser intervenir », telles sont les qualités premières du thérapeute stratégique selon John Weakland, l’une des figures de proue de l’école de Palo Alto

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Une bonne compréhension de l’hypnose est centrale pour saisir les mécanismes hypnotiques qui sont à l’oeuvre dans la création des états, tellement douloureux, de stress post-traumatiques (ESPT).

Note Dixième selon François Roustang
« Parler de la liberté n’est qu’une autre manière de parler de l’hypnose ou de la définir », « L’apprentissage de la liberté », intervention au colloque de l’AFEHM, 2007 C’est sur la notion de liberté, et il ne pouvait en être autrement, que nous refermons cette rubrique consacrée à quelques éléments de la pensée de François Roustang. 

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Dr JUANA PELAEZ PEREZ. Médecin anesthésiste-réanimateur au Centre hospitalier de Tolède en Espagne, formée à l’hypnose médicale à Paris VI. Pour elle, l’hypnose est un complément de travail qui aide les patients à améliorer leur adhésion aux soins médicaux. Et l’utilisation de l’hypnose en complément crée dans l’équipe médicale une atmosphère de travail en harmonie.

Le garde-barrière de l’intestin. Exemple de protocole.Jean-Christophe LE DANVIC
Lorsqu’un patient m’est adressé par un médecin pour des douleurs de dos, il peut bénéficier de quinze séances d’une demi-heure, plus de sept heures de soins. La relation patient/thérapeute peut cependant aller plus loin que les simples techniques de massage ou d’étirement utilisées habituellement en kinésithérapie.

Hypnose et urgences pré-hospitalières.
« Qui craint de souffrir, souffre déjà de ce qu’il craint », disait Montaigne.
FRÉDÉRIC DOLLET Infirmier anesthésiste au Samu 59 à Lille. Titulaire du DU d’Hypnose de la Faculté de Lille.

Éditorial Sophie COHEN et Henri BENSOUSSAN
Pourquoi cette thématique ? En écho au dernier congrès de la Confédération francophone d’Hypnose et de Thérapies brèves (CFHTB) qui s’est tenu à Montpellier en mai dernier, où nous avions alors, Henri Bensoussan et moi-même, animé une table ronde sur ce sujet.

Conscience, placebo et réalité virtuelle Sophie COHEN et Henri BENSOUSSAN
Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°55
Pour débuter notre article, nous vous proposons quelques définitions. Car même s’il est complexe de définir des notions en constante évolution, il nous semble essentiel pour débuter de s’intéresser aux notions suivantes : conscience, placebo, effet placebo, réalité virtuelle.

La réalité virtuelle au bloc opératoire. Des expériences sans suite. Dr Marc GALY
J’ai utilisé les casques de réalité virtuelle en janvier 2017 au bloc opératoire pour des interventions sous anesthésies locales et locorégionales, mineures et relativement courtes (varices). Dans ces expériences, le casque n’a pas répondu aux besoins du patient et n’a pas installé la relation thérapeutique basée sur une présence partagée.

L’alliance hypnose et yoga nidra. Une mise en résonance avec le patient. Dr Gérard VIGNERON.
Gérard Vigneron, médecin, a expérimenté des pratiques complémentaires à l’hypnose. Il nous parle de ses expériences qui, aux frontières du réel, interrogent notamment la notion de conscience locale.

Pas de panique ! Dr Stefano Colombo, Revue Hypnose et Thérapies brèves 55
« Je ne vais pas écrire que je ne mens pas. »
Cette phrase n’a pas été la phrase que Frédéric n’avait pas prononcée lors de la réception que l’entreprise Communication & Clarté SA n’avait pas voulu organiser.

La crêpe, et papa à gauche. Dr Adrian CHABOCHE et Virginie NAVINEL, orthophoniste
Voici un voyage dans les méandres labyrinthiques de la complexité merveilleuse de notre cerveau. Cette situation clinique est proposée par une lectrice de la revue, orthophoniste spécialisée dans la rééducation des adultes. Madame S.

Histoire de l'Hypnose. Didier MICHAUX
Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à ce sujet, l’hypnose, il n’y avait que très peu de thérapeutes faisant appel à cette pratique. Le plus célèbre était le Dr Léon Chertok, psychiatre dirigeant le service de médecine psychosomatique de l’Elan Retrouvé, auteur du livre L’Hypnose, un des rares livres, alors récent, parlant de ce sujet. En fait, le mot n’évoquait que le music-hall et en général les parasciences pour la plupart des gens.

Les grands entretiens: Gérard OSTERMANN interviewé par Gérard FITOUSSI

Diffusé par hypnose-ericksonienne.org

L’alliance hypnose et yoga nidra. Une mise en résonance avec le patient.

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Gérard VIGNERON, propos recueillis par S. COHEN
L’alliance hypnose et yoga nidra. Une mise en résonance avec le patient.
Gérard Vigneron, médecin, a expérimenté des pratiques complémentaires à l’hypnose. Il nous parle de ses expériences qui, aux frontières du réel, interrogent notamment la notion de conscience locale.

Qu’est-ce que ces expériences yoga nidra et hypnose vous apportent dans votre pratique professionnelle avec vos patients ?
Gérard Vigneron : J’ai commencé à pratiquer l’hypnose il y a maintenant vingt ans et le premier changement que j’ai pu observer dans ma pratique a été une écoute différente du patient, une écoute plus intuitive et plus globale. Une écoute qui ne s’arrête pas à l’analyse des symptômes mais qui permet d’entendre toutes les dimensions de l’être. Cette écoute crée un lien thérapeutique beaucoup plus efficace.

En ce qui concerne le yoga nidra, que j’ai découvert lors de mes séjours dans un centre de soins ayurvédiques en Inde, je le pratique quotidiennement car je suis persuadé que cette pratique favorise les processus d’autoguérison. Elle me semble aussi intéressante dans mon activité professionnelle. Je pense qu’elle m’a permis de m’installer dans une présence différente face au patient. Une présence caractérisée par une plus grande fluidité psychique, l’impression de m’installer dans un mouvement intérieur qui facilite la mise en résonance avec le patient. Je conseille aussi souvent aux patients de pratiquer le yoga nidra car je pense qu’il favorise une ouverture du champ de conscience dans laquelle le processus thérapeutique se développe plus facilement. Je suis conscient que les termes que j’emploie peuvent paraître très vagues, mais il est difficile de rendre compte par les mots d’expériences subjectives aussi riches.

Pouvez-vous nous préciser les convergences et différences entre les deux pratiques ? Le yoga nidra est-il thérapeutique ? Est-ce une discipline ?
Incontestablement, l’hypnose et le yoga nidra partagent des points communs, comme par exemple l’importance donnée à une forme d’attention, l’attention focalisée, l’existence de la suggestion qui, dans la pratique du yoga nidra, est une autosuggestion appelée « sankalpa », ou encore le passage par un « état confusionnant » que l’on retrouve dans les deux pratiques et qui, comme l’écrivait François Roustang au sujet de l’hypnose, permet de mettre en sommeil la « conscience d’entendement pour laisser émerger l’âme sentante » (1).

Dans les deux pratiques, on demande donc au sujet de maintenir une forme d’attention. D’être dans « une présence attentive » à ce qui est vécu. Mais très vite l’attention soutenue va se traduire par une « perception brouillée ». La perception des sensations habituelles est comme suspendue, mais cet effet a pour intérêt de conduire le sujet à un état de disponibilité et de réceptivité optimal à ce qui vient du plus profond de lui. Dans la pratique du yoga nidra, j’ai vraiment l’impression que tout est fait pour étirer en longueur ce moment de réceptivité chez le sujet afin de favoriser la réorganisation de son monde intérieur. Le yoga nidra ne peut donc être réduit à une méthode de relaxation. Sa pratique favorise un changement qualitatif de l’expérience de la conscience dans lequel les processus d’auto-guérison peuvent émerger plus facilement, mais de plus et elle donne l’occasion de s’ouvrir à une autre dimension de la réalité. Quant à la confusion, el le crée un « empêchement à penser » qui facilite l’émergence d’une expériences singulière, celle de pouvoir accoucher de soi-même. Il ne fait aucun doute que la pensée discursive peut représenter un frein à cette naissance à soi-même, aussi cette naissance ne peut être que le fruit d’une expérience qui passe par le non-savoir. Car, singulièrement, c’est en vivant l’expérience d’être perdu, de ne plus savoir, que le participant a l’occasion de se retrouver. « C’est le non-savoir qui introduit l’être humain à ce qu’il est » (2), écrivait François Roustang.

Pour créer cet état confusionnant dans la séance de yoga nidra, il nous est proposé, dans un temps très court, de porter notre attention sur différents objets (corporels, liés à des sensations, des émotions…) pour suspendre la perception habituelle et profiter de ce moment « en suspens » pour laisser le « sankalpa » se déployer plus facilement. La confusion représente donc une étape essentielle, que ce soit dans l’expérience hypnotique ou celle du yoga nidra pour naître à autre chose. François Roustang exprimait parfaitement l’intérêt du passage par la confusion quand il définissait la séance d’hypnose comme le moyen d’« éteindre les pensées, les paroles, les émotions de telle sorte qu’elles n’aient plus besoin d’être exprimées et que survienne alors un silence dans lequel quelque chose peut se passer ». La confusion est donc l’occasion qui est donnée au patient de s’ouvrir à ce silence « plein de ce quelque chose » dont l’expérience montre qu’il a des vertus thérapeutiques. Il y a donc de nombreux points communs entre l’hypnose et le yoga nidra. La différence réside principalement dans la mise en forme de l’expérience. En ce qui con - cerne le yoga nidra, on peut avoir l’impression de suivre un protocole un peu fastidieux en se focalisant rapidement sur des parties du corps ou des sensations d’une façon très précise. Mais en ce qui me concerne, je le trouve particulièrement efficace pour créer une plus grande ouverture au monde, qui est en soi thérapeutique.

Mais pour pour cela le yoga nidra doit être considéré comme une discipline, c’est-àdire que sa pratique doit être régulière. En Occident, on parle de ces approches comme des outils. Ailleurs, en Inde en particulier, le yoga nidra ou encore la méditation permettent d’accéder à une façon d’être. Pouvez-vous développer cet aspect ? C’est vrai, nous autres Occidentaux, nous avons tendance à considérer l’hypnose, le yoga nidra ou encore la méditation comme des outils pour développer une forme d’entraînement de l’esprit qui aurait un effet thérapeutique. Cette approche utilitaire validée par les données scientifiques réduit considérablement l’intérêt de ces pratiques. Si l’on se penche sur la façon dont ces pratiques sont considérées en Asie, on s’aperçoit que le yoga nidra comme la méditation sont le fruit d’une véritable méthodologie élaborée au fil des siècles dans le but de cultiver un état d’être, un état intérieur qui représente non seulement un intérêt thérapeutique, mais qui favorise aussi l’expérience d’une autre dimension de la réalité au-delà de celle définie par la perception des données sensorielles.

Ces pratiques nous amènent donc à nous libérer de cet « oubli de l’être » qui est source de tant de souffrances mais aussi à découvrir qu’il existe bien une autre dimension qui transcende notre réalité quotidienne.

Au sortir de certaines séances, les personnes décrivent une sensation d’être en unité, en harmonie… une partie du grand tout. Est-ce que cette expérience change leur façon d’aborder, de concevoir leur vie ?


GÉRARD VIGNERON Médecin installé depuis 1979, pratiquant l’hypnose depuis 1999 après avoir été formé à l’Institut Erickson d’Avignon. DU d’Hypnose médicale en 2004 à la faculté de la Pitié- Salpêtrière. Auteur de quatre livres à ce jour : Transes, médecines de l’âme, en collaboration avec Françoise Marie, sophrologue, Souffle d’Or (2010), Un médecin face à l’invisible, Editions du Relié (2013), Un médecin à l’écoute des pouvoirs de la conscience, Editions du Relié (2015), Renaître : Les choix d’un médecin face à son cancer, Editions du Relié (2016). Un nouvel ouvrage à paraître, à l’automne 2019, aux éditions Satas.

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Note Dixième selon François Roustang
« Parler de la liberté n’est qu’une autre manière de parler de l’hypnose ou de la définir », « L’apprentissage de la liberté », intervention au colloque de l’AFEHM, 2007 C’est sur la notion de liberté, et il ne pouvait en être autrement, que nous refermons cette rubrique consacrée à quelques éléments de la pensée de François Roustang. 

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Lorsqu’un patient m’est adressé par un médecin pour des douleurs de dos, il peut bénéficier de quinze séances d’une demi-heure, plus de sept heures de soins. La relation patient/thérapeute peut cependant aller plus loin que les simples techniques de massage ou d’étirement utilisées habituellement en kinésithérapie.

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« Qui craint de souffrir, souffre déjà de ce qu’il craint », disait Montaigne.
FRÉDÉRIC DOLLET Infirmier anesthésiste au Samu 59 à Lille. Titulaire du DU d’Hypnose de la Faculté de Lille.

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La réalité virtuelle au bloc opératoire. Des expériences sans suite. Dr Marc GALY
J’ai utilisé les casques de réalité virtuelle en janvier 2017 au bloc opératoire pour des interventions sous anesthésies locales et locorégionales, mineures et relativement courtes (varices). Dans ces expériences, le casque n’a pas répondu aux besoins du patient et n’a pas installé la relation thérapeutique basée sur une présence partagée.

L’alliance hypnose et yoga nidra. Une mise en résonance avec le patient. Dr Gérard VIGNERON.
Gérard Vigneron, médecin, a expérimenté des pratiques complémentaires à l’hypnose. Il nous parle de ses expériences qui, aux frontières du réel, interrogent notamment la notion de conscience locale.

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Cette phrase n’a pas été la phrase que Frédéric n’avait pas prononcée lors de la réception que l’entreprise Communication & Clarté SA n’avait pas voulu organiser.

La crêpe, et papa à gauche. Dr Adrian CHABOCHE et Virginie NAVINEL, orthophoniste
Voici un voyage dans les méandres labyrinthiques de la complexité merveilleuse de notre cerveau. Cette situation clinique est proposée par une lectrice de la revue, orthophoniste spécialisée dans la rééducation des adultes. Madame S.

Histoire de l'Hypnose. Didier MICHAUX
Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à ce sujet, l’hypnose, il n’y avait que très peu de thérapeutes faisant appel à cette pratique. Le plus célèbre était le Dr Léon Chertok, psychiatre dirigeant le service de médecine psychosomatique de l’Elan Retrouvé, auteur du livre L’Hypnose, un des rares livres, alors récent, parlant de ce sujet. En fait, le mot n’évoquait que le music-hall et en général les parasciences pour la plupart des gens.

Les grands entretiens: Gérard OSTERMANN interviewé par Gérard FITOUSSI

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Plaintes du monde et plongée dans l’imaginaire. Dr Henri BENSOUSSAN

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Editorial de la rubrique: Douleur - Douceur. Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°56
Plaintes du monde et plongée dans l’imaginaire. Dr Henri BENSOUSSAN
S’inquiéter des plaintes ? Des plaintes de nos patients, mais aussi celles que nous entendons lors de l’écoute de l’actualité, de discussions entre collègues, entre amis. Les « collapsologues » nous prédisent le pire et ce bain de catastrophisme est répété au nom du respect du pluralisme de l’opinion. La culpabilité s’installe en chacun avec plus ou moins d’intensité.

On déborde d’informations, de réflexions, d’intentions mais pas vraiment de solutions. On pourrait dire que tout ce climat nous conduit à être en transe négative. La pratique de l’hypnose et des thérapies brèves nous prouve chaque jour que s’éloigner du cerveau pensant, analysant, ne peut se faire que de deux façons complémentaires : en passant par le corps et/ou par l’imaginaire. Sans minimiser le travail du corps à la fois au niveau des ressentis et de l’activité physique, voyons comment plonger dans l’imaginaire. Dans le soin, c’est bien entendu le thérapeute qui guide le patient dans un monde ou mémoire et imaginaire se mêlent et se renforcent.

Dans la vie ordinaire, par quoi pouvons- nous être aidés pour échapper provisoirement au réel à l’origine des nombreuses plaintes ressassées ? Nombreux sont ceux qui répondraient l’art, la beauté. Mais n’est-il pas préférable de parler de culture, c’est-à-dire d’un domaine plus vaste dans lequel tout se mélange, littérature, philosophie, beaux-arts, danse, musiques, pour laisser apparaître de l’imprévu, de la création, et plus encore, comme lors de la transe pendant laquelle le patient mêlant ses ressources, ses attentes, ses sensations, crée un autre rapport à son contexte de vie ?

Quelques ouvrages pour enrichir nos pratiques professionnelles. Deux romans : Le guérisseur des Lumières (Albin Michel), de Frédéric Gros, est un roman épistolaire dans lequel Franz Anton Mesmer se raconte à travers sa correspondance. L’écriture est comme toujours chez Frédédic Gros claire et précise. Le propos documenté pourrait être pris au premier degré, mais attention il s’agit bien d’un roman. Le bal des folles (Albin Michel), de Victoria Mas, nous fait partager le monde des patientes de Jean- Martin Charcot à la Pitié Salpêtrière.

A travers la gloire du grand neurologue, ces patientes étaient sources de curiosité et un bal était organisé pour qu’une fois l’an, des invités très sélectionnés les rencontrent. A l’intérieur du récit, une autre histoire occupe également l’espace narratif et mérite toute notre attention. Deux essais peuvent enrichir nos réflexions : Les mirages de la certitude : Essai sur la problématique corps/esprit (Actes Sud), de Siri Hustvedt.

La romancière, philosophe de formation, s’interroge à travers ses connaissances philosophiques (et en particulier phénoménologiques car c’est une admiratrice de Merleau-Ponty), mais aussi ses connaissances en neurosciences, sur la relation corps/esprit dont elle fait un historique passionnant et très agréable à lire. Le soin est un humanisme, de Cynthia Fleury, est le numéro 6 de la revue Tracts que Gallimard fait renaître.

La philosophe nous fait réfléchir sur le sens de notre travail de soignant et sur les contraintes qui lui font perdre ce sens. Ce court essai se termine par un hommage aux « femmes désenfantées ». Nous publions dans ce numéro deux articles très différents. Le premier reprend la présentation du professeur Olivier Cottencin à Montpellier. Le deuxième s’inscrit dans la continuité du travail et des réflexions de son auteur, Marc Galy. Bonne lecture, et comme toujours à vos plumes et vos encriers !



Dr Henri BENSOUSSAN Médecin anesthésiste réanimateur. Hypnothérapeute formé dans différents instituts. Membre du comité pédagogique du DU d’Hypnose de la Faculté de médecine de Lille. Formateur. Membre du comité de lecture de la revue « Hypnose & Thérapies brèves » et responsable de l’espace « Douleur Douceur ».

Plaintes du monde et plongée dans l’imaginaire. Dr Henri BENSOUSSAN
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- Èditorial : «La simplicité est la sophistication suprême»

- Ressources et compétences. B. DUBOS
- Pratiques narratives et hypnose B. DAMERON
- L’inattendu, force de changement S. LE PELLETIER-BEAUFOND

ESPACE : DOULEUR DOUCEUR
- Éditorial. H. BENSOUSSAN
- Les suggestions post-hypnotiques M. GALY
- Thérapies systémiques brèves et addictions. O. COTTENCIN

DOSSIER: HYPNOSE et MEDITATION
- Mindfulness ou pleine conscience. O. DE PALÉZIEUX
- Hypnose et méditation O. DE PALÉZIEUX
- DU de Mindfulness - Jean Sixou O. DE PALÉZIEUX
- Burn-out et méditation. M. COLOMBEL
- Dialogue socratique... O. DE PALÉZIEUX

- « Je collapse… » S. COLOMBO, MUHUC
- La présence au corps, encore A. CHABOCHE
- La hutte à sudation. N. D’INCA
- Les Grands Entretiens: Eric Bonvin. G. FITOUSSI
- Livres en Bouche S. COHEN, C. GUILLOUX


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La BROSSOSPHÈRE, à jamais dans l'orbite de l'hypnose.

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Gaston BROSSEAU et Andrée FORTIN. La meilleure façon de vous dire « adieu », est peut-être de laisser quelqu’un d’autre prendre l’initiative de le faire à travers le regard qu’elle conserve de vous.
La BROSSOSPHÈRE, à jamais dans l'orbite de l'hypnose.
On risque moins de s’éloigner de l’impact de votre pédagogie ou de votre présence réelle auprès de vos pairs. J’ai donc retenu le propos d’une psychologue qui a assisté à plusieurs de mes séminaires d’hypnose depuis 1987 et de ce qu’elle a intégré de mon univers thérapeutique. Ce qui est particulièrement intéressant dans son écriture c’est l’écart de quatre ans qu’elle a mis entre la question qu’elle avait elle-même posée et l’accouchement de sa réponse qui m’est parvenue récemment.

On y découvre à travers un langage métaphorique beaucoup de nuances de ma « Brossosphère ». Au terme de ma carrière, j’ai la satisfaction de constater qu’au moins une stagiaire a su saisir et intégrer à sa pratique clinique l’essentiel de ma conception de l’hypnose. Je peux donc me retirer dans mes terres avec le sentiment de mission accomplie. Je remercie Andrée Fortin, psychologue québécoise qui m’a autorisé à publier l’intégralité de son texte évocateur.

Le contexte : dans un précédent numéro Hors-Série n° 10 de la revue « Hypnose & Thérapies brèves », paru en mars 2016, sur le thème « Les métaphores », j’avais fait écho à travers sa plume enchantée, dans L’énigme de la Perle noire. Métaphore de la rencontre du Comte de Brosseau. Ou une métaphore qui en cache une autre, de sa perception de mon vocabulaire thérapeutique. Ce qui m’apparaissait dans son premier texte encore quelque peu volontairement ambigu est devenu limpide, lucide de par sa luminosité décrivant à merveille ce que je préconise comme démarche pour s’approcher progressivement des qualités structurales d’un thérapeute efficient et par extension de ma définition d’un adulte. Si ma collègue aime se décrire comme étant la reine de la confusion, je dois constater que paradoxalement elle est devenue à travers sa réponse un rayon de soleil qui dissipe toute la brume matinale du quotidien ou de ma carrière de thérapeute. Je la remercie et je tiens à lui exprimer mon admiration.

LA RENCONTRE DU COMTE DE BROSSEAU, UNE PERLE NOIRE

Par Andrée Fortin, psychologue « Souvenez-vous d’une femme, Jeanne d’Arc, qui partit sur un bateau afin de rencontrer le Comte de Brosseau. Depuis, le temps passa, quatre années. Jeanne d’Arc n’avait pas encore terminé sa bataille. Cette fois-ci, elle voulait traverser la forêt qui la séparait de la lumière, mais il y avait beaucoup d’embûches. Dans cette forêt, parfois sombre, elle s’y plaisait, et d’autres fois elle reculait et retournait dans ses terres.

Mais le Comte lui avait donné une perle noire qui pouvait la guider pour faire face aux quatre dragons. Elle devait composer avec certains enjeux comme la performance, la peur du rejet, la séduction puis la solitude. Toute cette dense forêt qu’elle a dû traverser, avec ses arbres tortueux qui lui parlaient fort, parfois en se fracassant sous les rafales du vent. Et cette noirceur annoncée par les cris des loups.

Et chaque levée du soleil qui vient tout effacer et réveiller ces odeurs enivrantes, et cette chaleur douce... et soudainement les arbres se mettent à danser sous le vent pour lui annoncer cette joie de vivre. Jeanne d’Arc croyait que pour réussir elle devait traverser à tout prix cette forêt, pour arriver sur les terres du Comte de Brosseau. Mais elle ne savait pas que traverser cette forêt n’était pas une question de réussite, mais plutôt son chemin qu’elle avait choisi. Elle n’avait donc pas à performer ni à prouver quoi que ce soit où devenir comme lui. La performance, ce premier dragon à apprivoiser !

Une perle détient une texture très dure, on ne peut donc pas changer sa forme, mais sa translucidité, sa teinte, sans parler de sa couleur ?... Doit-elle rester cachée pour rester vivante dans le noir et rester teintée de ce noir, par peur de perdre toute sa profondeur et par conséquent en priver les autres ? Ce qui lui donnerait un sentiment quelconque de rareté ou de mystère, pour alimenter la curiosité, pour ne pas dire l’intrigue ou le désir. Ce qui ne paraît pas, ce que les autres ne peuvent voir, soit parce que l’on cache volontairement ou parce qu’on ne le voit pas ou parce que l’on ne veut pas que l’autre y ait accès, par peur de décevoir ou peur du rejet, voilà le deuxième dragon et non le moindre.

Rester là au milieu sans trop mener de vague et attendre... attendre que la menace s’efface ou attendre la reconnaissance, le trésor qui est là en dormance, ou attendre sans rien attendre... dans la forêt... Comment est-ce possible ? Ne rien faire, là où il y a tant de mouvements ? C’est comme se poser la question paraître ou apparaître, comment est-ce possible les deux en même temps ? Eh bien, être là, répondrait sûrement le Comte de Brosseau.

D’ailleurs, il avait un talent particulier : il savait reconnaître et voir dans l’ouverture du coeur du rebelle. Ce talent caché, ce trésor incommensurable, enfoui dans le coeur meurtri du rebelle. Ce manque de reconnaissance qu’ont tous les rebelles, et ce qu’ils espèrent de ce regard tout simplement aimant qu’ils ne puissent pas voir, c’est-à-dire ce qu’ils ont de meilleur en eux ! Le Comte de Brosseau affectionnait la lumière et cette lumière faisait grandement partie de sa vie et il aimait la partager avec d’autres et s’alimenter de celles des autres.

Comment reconnaître une personne, dans son intelligence, dans son être, dans sa construction unique ? Peut-être de jouer avec elle, pour la rencontrer ou l’approcher de plus près ou avec d’autres façons d’être ou de faire. Mais encore ?... Et le fameux complexe de Pygmalion, celui qui devient meilleur sous le regard de son maître, parce que ce dernier a cru en lui. Qu’est-ce que l’on en fait ? Ces cellules miroirs qui se rencontrent et qui se reconnaissent, ces enfants rebelles... Qui est la perle dans tout ça, s’est-on demandé ? Celui qui a vu l’autre ou l’autre qui a été vu, tout en sachant que lui aussi a vu l’autre, en train de le voir... Savoir traverser l’enjeu de la séduction pour arriver au coeur du coeur, un autre dragon, le troisième à rencontrer. Jeanne d’Arc avait compris plus tard à quoi tout cet enseignement lui avait servi. Exactement comme une perle, elle pouvait rester cachée dans sa coquille, si elle en avait besoin, par peur d’être découverte ou de mourir sous la lumière, ou bien si elle en avait envie tout simplement…

Elle avait compris que c’est sous sa propre lumière, celle qui vient du coeur, que l’on peut se définir et être. Dans cette lumière, l’on peut s’autoriser à être, parce qu’elle ne brûle pas, elle réconforte, elle réchauffe, et en même temps elle irradie sur les autres. Comme celle du Comte de Brosseau... et cette lumière se nomme la reconnaissance. Lorsqu’il a vu ce qu’il y a de meilleur dans Jeanne d’Arc, il ne pouvait qu’être considéré que comme une perle lui-même. Voir dans le monde interne des autres à travers cet angle vivant, qui est au plus profond de soi, demande un savoir-faire et un savoir-être. Touché dans son être, surtout dans son coeur. Ce que le Comte de Brosseau lui avait donné, c’est la reconnaissance, cette reconnaissance de soi, qui donne du muscle pour traverser des forêts et des continents, le droit de vivre sa vie avec ce que nous sommes... et accepter d’être seul avec soi-même et aussi parfois avec les autres. Le quatrième dragon de la forêt, la solitude, n’était pas loin. Après avoir suffisamment fait connaissance avec ses dragons et les avoir acceptés, elle sortit enfin de cette jungle nord-américaine où les espaces sont vastes et où l’on peut se perdre et/ou éternellement se chercher. Elle avait compris en cours de route que pour traverser cette forêt tortueuse, une chose l’avait aidée, celle de se reconnaître, de croire en elle-même. Les contours apportés par l’ombre ne peuvent… Pour lire la suite...


Gaston BROSSEAU Psychologue québécois. Un tantinet iconoclaste, il a oeuvré depuis 1965 principalement en milieu hospitalier, avec des détours en milieux scolaire, universitaire, organisationnel et clinique, en expertise psycho-légale et en recherche. On lui a décerné les prix Pierre Janet (2011) et Milton Erickson (2018), le mérite de l’Excellence pédagogique de la décennie 2001-2011, et membre du Club des Pionniers de l’hypnose de la CFHTB en 2017. Gaston Brosseau : « Merci aux gens qui m’ont consulté depuis cinquante-cinq ans, aux institutions d’enseignement qui m’ont fait confiance des deux côtés de l’Atlantique. »

ANDRÉE FORTIN Membre de l’Ordre des psychologues, pratique en clinique privée au Québec depuis une vingtaine d’années auprès d’une clientèle adulte. Par le biais de multiples formations dans le domaine de la psychologie appliquée, l’hypnose constitue la base de sa pratique.

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La BROSSOSPHÈRE, à jamais dans l'orbite de l'hypnose.
Revue Hypnose & Thérapies brèves n°57 version Papier

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N°57 Mai/Juin/Juillet 2020


- ÉDITORIAL : « Trouver une certaine sacralité de l’autre, humain et non-humain. » Aurélien Barrau. S. COHEN

- LA « BROSSOSPHÈRE ». G. BROSSEAU et A. FORTIN
- THÉRAPIES BRÈVES. W. MARTINEAU
- QI GONG ET HYPNOSE M. SÉJOURNÉ
- MÉDITATION ET HYPNOSE O. DE PALÉZIEUX



ESPACE : DOULEUR DOUCEUR
- Éditorial. H. BENSOUSSAN
- Adolescent mutique. S. COPEAU
- La lévitation en douleur chronique. A. BOUZINAC

DOSSIER : SE SENTIR VIDE
- Éditorial. D. VERGRIETE
- Vide, phobie et transe ordinaire J. BETBÈZE
- Creuser le vide S. LE PELLETIER-BEAUFOND
- Les vides. D. MEGGLÉ
- Vide et addictions. D. VERGRIETE



- QUI PROQUO, MALENTENDU ET. . .« Tout a une fin ! » S. COLOMBO, MUHUC
- Couvade en pays Dendi. C. LELOUTRE-GUIBERT
- Les Grands Entretiens: Elvira Lang. G. FITOUSSI

Livres en Bouche: H. BENSOUSSAN, C. GUILLOUX, L. BILLY, S. COHEN





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Edito :Douleur Douceur. Dr Henri BENSOUSSAN

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Face au Covid-19 : du comportement individuel au collectif indispensable Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°57
Edito :Douleur Douceur. Dr Henri BENSOUSSAN
La crise du Covid-19 est particulièrement perturbante. Elle l’est sur différents plans et temporalités. A l’échelle de la société, la remise en cause des modes de vie, de travail, des systèmes économiques, des voyages et des loisirs, nous obligera sans doute après la crise à remettre en question nos façons d’être, de penser et d’agir. Déjà nous pouvons dire qu’il n’y aura pas de retour à l’avant Covid-19 car nous avons fait l’expérience de la fragilité collective et individuelle.

Alors qu’au moment où sont écrites ces lignes le pic du nombre de patients contaminés par le virus et du nombre de décès n’est pas atteint, l’inquiétude augmente dans la population générale mais aussi chez les soignants. Dans les deux cas, une mauvaise communication est en partie responsable d’une partie des ressentis.

Dans la population générale, la relation à l’autorité, en particulier politique, et au savoir est très dégradée depuis quelques années. Les « fake news » et leur simplification à outrance des problèmes qui ne seraient résolus que de façon binaire (blanc/noir, oui/non) empêchent les efforts de pédagogie de porter leurs fruits et d’être suffisamment crédibles pour que les recommandations soient appliquées. Tout le monde a un avis et surtout des croyances, alors que tout doit reposer sur des règles applicables à tous et pour tous. On veut tout ce que la médecine ne peut apporter car elle n’est pas une science exacte : des certitudes, des chiffres, des dates. Nous savons bien à quel point l’incertitude peut être source de malaise et d’incompréhension. Heureusement de nouvelles solidarités, de nouveaux comportements nous indiquent que des changements s’installent, autrement dit l’Homme est plein de ressources et nous le savons, nous qui sommes ericksoniens.

Du côté des soignants, la communication de crise est assez brutale et elle s’additionne au malaise présent depuis des mois chez tous les acteurs du système de soins. Par exemple, au sein d’un bloc opératoire, la transformation de salles d’opération et de salles de réveil (SSPI pour les initiés) en lits de réanimation inquiète les acteurs locaux qui ne se sentent pas à l’aise avec leur nouveau rôle et les responsabilités qui l’accompagnent. Alors que dans un bloc opératoire le malade ne passe que quelques heures, il va maintenant passer des jours ou des semaines et peut décéder sur place.

Et puis apparaît la notion de « tri » des patients qui est une véritable source d’angoisse et de culpabilité pour qui n’a pas été habitué à ce genre de fonctionnement. Il faut évidemment dire que le « tri » a toujours existé et qu’il n’était pas rendu visible comme il l’est désormais. Cela met en valeur l’insuffisance des réflexions éthiques et existentielles dans le monde du soin, dans lequel on ne prend plus assez de temps pour l’analyse, pour étudier les sens du travail effectué. Il est vrai que beaucoup pensent que l’application de protocoles et la rationalisation sont suffisantes pour tout gérer. La pandémie nous montre à quel point il nous faut zoomer entre un collectif indispensable et un comportement individuel. Elle nous montre également que « l’effet contexte » est important dans l’attitude de chacun.

Une fois tout cela réglé ou en passe de l’être, attendons nous à voir nos agendas remplis, car nombreux sont ceux qui auront besoin d’aide. L’espace « Douleur Douceur » vous propose comme toujours des contributions originales dans ce numéro 57. La première est un conte métaphorique proposé par Sylvie Copeau. La seconde est une mise en pratique de la lévitation dans la douleur chronique par Arnaud Bouzinac.

Bonne lecture, et comme toujours à vos stylos !

Edito :Douleur Douceur. Dr Henri BENSOUSSAN
Dr Henri BENSOUSSAN, Médecin anesthésiste réanimateur. Hypnothérapeute formé dans différents instituts. Membre du comité pédagogique du DU d’Hypnose de la Faculté de médecine de Lille. Formateur. Membre du comité de lecture de la revue « Hypnose & Thérapies brèves » et responsable de l’espace « Douleur Douceur »

Edito :Douleur Douceur. Dr Henri BENSOUSSAN
Revue Hypnose & Thérapies brèves n°57 version Papier

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N°57 Mai/Juin/Juillet 2020


- ÉDITORIAL : « Trouver une certaine sacralité de l’autre, humain et non-humain. » Aurélien Barrau. S. COHEN

- LA « BROSSOSPHÈRE ». G. BROSSEAU et A. FORTIN
- THÉRAPIES BRÈVES. W. MARTINEAU
- QI GONG ET HYPNOSE M. SÉJOURNÉ
- MÉDITATION ET HYPNOSE O. DE PALÉZIEUX



ESPACE : DOULEUR DOUCEUR
- Éditorial. H. BENSOUSSAN
- Adolescent mutique. S. COPEAU
- La lévitation en douleur chronique. A. BOUZINAC

DOSSIER : SE SENTIR VIDE
- Éditorial. D. VERGRIETE
- Vide, phobie et transe ordinaire J. BETBÈZE
- Creuser le vide S. LE PELLETIER-BEAUFOND
- Les vides. D. MEGGLÉ
- Vide et addictions. D. VERGRIETE



- QUI PROQUO, MALENTENDU ET. . .« Tout a une fin ! » S. COLOMBO, MUHUC
- Couvade en pays Dendi. C. LELOUTRE-GUIBERT
- Les Grands Entretiens: Elvira Lang. G. FITOUSSI

Livres en Bouche: H. BENSOUSSAN, C. GUILLOUX, L. BILLY, S. COHEN





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Adolescent mutique, conte métaphorique.

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Dr Sylvie COPEAU
Adolescent mutique, conte métaphorique.
LES CIRCONSTANCES DE L’INTERVENTION

Fuyant le froid parisien, je décidais de passer l’hiver au chaud au sud de l’Asie. Pendant ces trois mois, je rejoignais des bénévoles dans une école pour enfants handicapés. Je montais un « atelier d’autohypnose » avec un groupe de mères d’enfants autistes, bientôt rejointes par les mères d’autres enfants aux handicaps divers. Elles étaient douées, enthousiastes, assidues et inventives. Au cours d’un atelier de peinture, je rencontrais Amik...

LA CLINIQUE

Amik est un garçon de 16 ans qui a compris et parlé l’anglais en plus du dialecte local jusqu’à l’âge de 4 ans. A 4 ans, il a brusquement arrêté toute communication verbale, d’où son admission dans cette d’autohypécole. Depuis, il n’émet plus aucun son, sauf très exceptionnellement : lorsqu’il est très en colère, il jure de manière très grossière…

Il a rencontré le psychologue, le psychiatre qui, sans succès, ont cherché une cause, un traumatisme… un quelconque facteur déclenchant. J. N., l’orthophoniste français bénévole dans cette école depuis cinq ans, a essayé la langue des signes, associée aux pictogrammes, la musicothérapie, la tablette avec stylet ou clavier… et a suggéré que « je tente quelque chose ». J’adore raconter les histoires, il n’était pas question de provoquer une transe hypnotique chez ce jeune déjà bien dissocié. Avec J. N., nous avons pensé que cet adolescent devait vivre son mutisme comme un enfermement ; il se présentait d’ailleurs comme « renfermé ». L’idée était donc de favoriser une ouverture, une communication verbale ou non, sonore… ou non.

Ses parents nous ont dit quels étaient ses animaux préférés. Je rencontrais Amik dans le jardin de l’école, toujours accompagnée de J. N. qu’il connaissait bien. Je racontais un petit morceau de l’histoire chaque semaine, en m’arrêtant toujours à un moment où un personnage était en difficulté pour favoriser le désir de la suite. J. N., lui, était attentif aux réactions d’Amik dont les expressions étaient les témoins de son attention. Au début, il communiquait en répondant à des questions fermées en montrant « yes » ou « no » sur un papier ; un jour où je n’avais pas de papier, je lui ai montré mes mains : la droite pour oui, la gauche pour non, et nous avons continué ainsi.

Quand je suis partie, il faisait signe de la main pour nous accueillir, participait joyeusement aux activités ; j’ai une photo où il a le pouce en l’air… hasard ? Rentrant en France, j’ai eu envie de partager cette expérience, et j’ai écrit en français ce conte que j’inventais au fur et à mesure en anglais : Petit conte métaphorique à l’usage d’un adolescent mutique Il était une fois un papillon pourpre et bleu. Il s’appelait Butterfly parce que, dans ce pays, on parlait volontiers anglais.

Lorsque nous avons fait sa connaissance, Butterfly se trouvait malencontreusement enfermé dans une boîte en carton, au milieu d’une salle de classe, dans une école de garçons. « Qu’y faisait-il donc ? », me demanderez- vous. Il se délectait de quelques grains de sucre restant du goûter des enfants. Lorsqu’un violent coup de vent, annonciateur de la mousson proche, s’était engouffré dans la classe par la porte ouverte et avait refermé le couvercle de la boîte. Malheureux, il était, au milieu de cette boîte ; triste, misérable, il se sentait impuissant et avait envie de pleurer. Les papillons pleurent-ils ? Après quelques instants de profond désespoir, il décida de prendre sa vie en main (en patte ?).

Mais comment se faire entendre, lui qui ne savait ni parler ni crier ? Il réfléchit très fort, pendant un temps qui lui parut fort long, et lui vint l’idée que pour se faire entendre, il n’était pas indispensable de savoir crier, il fallait juste... faire du bruit ! Alors Butterfly se cala dans un coin de la boîte, là où il pouvait être près des deux bords à la fois, et se mit à battre des ailes très vite et très fort. C’était fatigant, bien sûr, mais l’espoir décuplait ses forces. Un petit garçon, qui rentrait dans la classe pour y prendre son cartable, entendit ce bruit bizarre qui provenait… de la boîte ! Il ouvrit le couvercle et Butterfly, tout ébloui, s’envola bien vite par la fenêtre, passa au-dessus de la cour de récréation, tourna à gauche pour survoler la pagode bleue, et se posa, essoufflé, sur un manguier. Il était libre, heureux, mais épuisé. Il s’accorda donc une petite sieste bien méritée.

A son réveil, le soleil était encore haut dans le ciel – j’ai oublié de vous dire, Butterfly est un papillon de jour –, et puisqu’il était libre et en pleine forme, il décida de voir du pays. Il vit de l’herbe, des fleurs, des arbres, une rivière, un volcan et bien d’autres choses encore. Le soir venu, il trouva une feuille accueillante pour y passer la nuit. Au petit matin, Butterfly fut réveillé par un son étrange : « Léon ! léon ! » Il s’était endormi près d’une ferme, et un paon criait dans… une cage. Pas si petite, mais pas très grande non plus. Butterfly n’eut pas de difficulté à imaginer la tristesse du paon captif ; il était d’ailleurs tellement triste, ce paon, que ses belles couleurs commençaient à se faner.

Mais comment l’aider ? Il n’était, après tout, qu’un simple papillon. Butterfly ne pouvait bien sûr pas ouvrir la cage, mais qui le pourrait ? Un autre animal ? Un humain ? Le Petit Garçon ! A tire-d’aile, Butterfly fit le chemin inverse, retrouva l’école, la classe, et entra par la fenêtre restée ouverte. Vite, comment se faire comprendre ? Ses ailes, bien sûr ! Délicatement, il se posa sur l’épaule du Petit Garçon et de ses ailes lui chatouilla la joue. Intrigué, le Petit Garçon reconnut le papillon pourpre et bleu, comprit qu’il se passait quelque chose d’important, et suivit Butterfly jusqu’à la ferme. Il fallut peu de temps au Petit Garçon pour trouver la clef, ouvrir la cage, et libérer un paon radieux qui poussa en remerciement, trois « léon ! » fort joyeux. Le jour n’était pas encore très avancé, nos deux compères décidèrent de partir ensemble à l’aventure, le papillon en l’air, et le paon sur la terre….






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Adolescent mutique, conte métaphorique.
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IN-DOLORE, Formation d'Hypnoanalgésie en Rhumatologie Interventionnelle. Paris

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La formation en Hypnoanalgésie à l’Institut In-Dolore est dirigée par le Dr Jimmy GROSS pour former les rhumatologues opérant en rhumatologie interventionnelle.
IN-DOLORE, Formation d'Hypnoanalgésie en Rhumatologie Interventionnelle. Paris
Objectifs :
• Acquisition des techniques d’hypnose et de communication thérapeutique utilisables sur les symptômes algiques et anxieux, lors d’un geste médical potentiellement douloureux en rhumatologie interventionnelle.
• Intégration de ces techniques avec les autres approches antalgiques utilisées en pratique journalière.
• Adaptation de techniques visant à la préparation d’un geste interventionnel, pour le rendre plus confortable et atténuer les douleurs induites.
• Optimisation de la relation soignant / soigné.
• Optimisation du confort du soignant face aux situations difficiles.

Public :
La formation est réservée exclusivement aux Médecins libéraux ou hospitaliers Rhumatologues, Médecins Rééducateurs, Médecins du Sport, Radiologues, Manipulateurs Radio et aux Infirmier.e.s évoluant dans ces spécialités.




IN-DOLORE, Formation d'Hypnoanalgésie en Rhumatologie Interventionnelle. Paris
Enseignants :
Autour du Dr Jimmy Gross, tous les enseignants sont des professionnels de santé. Ils sont rhumatologues, anesthésistes, dentistes, IADE, psychiatres, psychothérapeutes avec une expérience importante en hypnose médicale et dans la communication thérapeutique. Tous sont intervenants dans les congrès médicaux nationaux et internationaux.

Durée : 6 Journées sur 3 sessions obligatoires de 2 jours.

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L’expérience sécure, développement du lieu sûr.

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Comment créer une expérience sécure pour nos patients ? Plusieurs exemples vous sont donnés. Par Arnaud ZEMAN, Psychologue clinicien en libéral. Hypnothérapeute. Formateur en hypnose ericksonienne à l’AREPTA. Psychologue en ITEP (Institut Thérapeutique, Educatif et Pédagogique).
L’expérience sécure, développement du lieu sûr.
UN EXEMPLE : ORGANISER LES VACANCES : PROCESSUS, ET ÊTRE EN VACANCES : RÉSULTAT

Être en vacances constitue un moment important, c’est un temps de repos, de détente, d’exploration ou de découverte. Par exemple, il est agréable de se prélasser au soleil ou à l’ombre, avec une boisson fraîche à proximité, à regarder le paysage ou à lire un livre. Ces moments permettent de se ressourcer. Le plus souvent ces moments de vacances sont le résultat d’une série d’actions. Ce sont des périodes qui viennent alterner avec les périodes de travail. Peut-être a-t-il fallu épargner afin de payer ces vacances ? De même, peut-être a-t-il fallu effectuer de fastidieuses recherches d’hôtels ou de lieux, consulter des ouvrages spécialisés sur la région ou le pays, apprendre une langue, ou réaliser de fastidieuses démarches administratives afin de remplir les formalités liées au voyage, etc. La situation de détente en vacances est le résultat d’un processus, d’un ensemble d’actions, dont certaines peuvent s’avérer désagréables. Cela a nécessité de mobiliser de nombreuses ressources : des idées, de la créativité, de l’énergie et de l’espoir. Bien que l’objectif d’être en vacances soit évidemment important, c’est la mobilisation de ces ressources qui a rendu possible ces dites vacances. Ce sont ces ressources et ce processus qui sont utiles afin de construire une expérience susceptible de générer de la réussite et de l’assurance. Ce processus est à la fois en action (effectuer les démarches administratives ou les recherches, épargner, etc.) et en relation (échanger avec les professionnels du voyage, discuter avec des amis et recueillir leurs idées ou avis, etc.). D’une certaine manière, le résultat que constitue la situation de détente au soleil est ce que l’on appelle classiquement en thérapie « la carte postale », alors que le processus engagé afin de parvenir à ce résultat est « l’expérience de mobilisation des ressources » (afin d’atteindre la situation carte postale). Comment cette distinction peut nous être utile en thérapie ?

LA « SAFE PLACE »
Il y a plusieurs expressions qui viennent rendre compte de cette approche qui con - siste à construire en hypnose une situation rassurante et qui génère de la sécurité à partir des ressources du patient. En langue anglaise, on parle de « safe place ». « Safe » peut se traduire par « sauf », comme dans l’expression « sain et sauf ». Il peut également se traduire par « sûr ». Le mot anglais « place » est le plus souvent traduit par « lieu ». On obtient l’expression usuelle en thérapie de « lieu sûr ». Il semble néanmoins intéressant de se tourner vers une nouvelle signification de « safe place ». Plutôt qu’un endroit ou un lieu, il est préférable de privilégier une notion, plus subjective et davantage corporelle, de « position » ou de « posture » ou même de « perception corporelle » : sentir dans son corps une assise, une posture ou des perceptions qui relèvent d’un sentiment de sécurité. Cette nouvelle signification peut se traduire par l’expression « expérience sécure ». La notion d’expérience met en avant la dimension active, l’idée de processus et de vécu corporel. De même, la notion de sécurité relève de la relation. En effet, cette notion emprunte le sens de « sécurité » au travail de John Bowlby. Pour Bowlby, la sécurité éprouvée par le bébé est issue de la relation entretenue avec la figure d’attachement. Prenons un exemple : pour quelque raison que ce soit, le bébé peut se mettre à pleurer dans son berceau. Que fait le père ou la mère, la figure d’attachement ? Il se déplace vers le berceau, peut-être le dorlote-t-il. Si les pleurs ne cessent pas, peut-être le prendil dans ses bras. S’ensuit une série d’actions afin d’apaiser le bébé : caresses sur le visage, petite chanson, écholalie, bercements, etc. Le parent cherche à tranquilliser le bébé. Se met en place alors un en semble d’ajustements réciproques entre le bébé et le parent. Une sorte de danse s’installe de manière imperceptible : il s’agit là de l’accordage. Si le bébé s’arrête de pleurer, on peut supposer qu’il retrouve de l’apaisement et de la sécurité. Que s’est-il passé alors ? Le parent a prodigué à l’enfant une attention et de la bienveillance accompagnées d’actions. Le bébé a perçu cette attention et ces actions, ainsi que l’intention du parent. En retour, le sentiment de réassurance s’est installé chez le bébé et la diminution des pleurs a encouragé le parent à poursuivre ses faits et gestes. D’une part le parent est en confiance dans ses capacités à apaiser son enfant et dans la capacité du bébé à recevoir cette proposition d’apaisement. D’autre part le bébé expérimente la confiance que le parent lui accorde dans sa capacité à pouvoir s’apaiser. On peut parler de confiance mutuelle ou réciproque. Dans l’approche de Bowlby, la sécurité est née de cette relation d’accordage réciproque et de con - fiance entre le parent et l’enfant. En définitive, la notion « d’expérience sécure » introduit de manière implicite deux dimensions : d’une part la dimension de l’action et de l’implication du corps à travers le terme « expérience », et d’autre part la dimension relationnelle dans le terme « sécurité ». Au risque d’une formule redondante mais dont l’avantage est d’être complète, il serait possible de parler d’« expérience sécure active et relationnelle ».

DISTINCTION ENTRE L’HYPNOSE DE RELAXATION (DE TYPE CARTE POSTALE) ET L’HYPNOSE ORIENTÉE SÉCURITÉ RELATIONNELLE

Pour les gens qui présentent du stress, il est possible de proposer de l’hypnose de relaxation de type « carte postale ». Les patients en tireront confort et détente. Lorsque le problème dépasse le stress et relève davantage de phénomènes anxieux, de l’angoisse ou de fortes perturbations émotionnelles (comme cela peut se produire dans le trauma), on constate une con - tradiction entre l’intention et l’action de ces personnes. Elles sont alors dans des processus où il leur est difficile de faire con - fiance. Le travail en thérapie consiste à accompagner le patient afin qu’il parvienne à accueillir ses ressentis sensoriels en rapport avec cette anxiété ou ses fortes perturbations émotionnelles et parvienne à faire confiance à nouveau. Pour accueillir ses ressentis sensoriels, il est nécessaire que le patient soit en lien avec une expérience de sécurité, à la fois active et relationnelle. Si le thérapeute se contente d’installer une « carte postale », il peut parvenir à une limite. En effet, si le patient trouve une situation de relaxation, une « carte postale » de type « être tranquille sur la plage », le patient est alors dans un lâcher-prise, une détente, il abaisse ses défenses. Que se passe-t-il si la tempête arrive, voire pire si un tsunami arrive ? Le fait d’être allongé sur la plage relâché ne permet pas de se protéger de la tempête ou du tsunami. Il s’agira plutôt de se mettre en action, de prendre l’initiative et de mobiliser ses capacités et ses ressources afin d’agir et de se mettre en sécurité.

EXPÉRIENCE SÉCURE, EN ACTION ET EN RELATION

Lorsque l’on construit une expérience sécure avec le patient, on privilégiera donc davantage les situations où les patients sont en action et en relation. « En action » dans le sens de faire des choses et de prendre l’initiative, et « en relation » dans le sens d’être en lien avec des personnes qui ont favorisé la construction d’une sécurité interne. Evidemment, l’action peut être effectuée seule mais elle inclut la relation et les autres. Prenons deux situations pour exemples. Dans la première, une personne se sent bien avec ses amis, elle est détendue avec eux et afin de favoriser ce sentiment de tranquillité dans ses relations, elle décide d’aller à la plage, et elle y va seule. Dans cette action, elle développe son autonomie et découvre de nouvelles possibilités. Si elle croise quelqu’un qu’elle connaît, elle saura l’accueillir et passer avec elle un bon moment, elle va pouvoir partager ce moment. Au contraire, dans une seconde situation, la personne se dispute avec son entourage, les autres lui sont insupportables. La personne étouffe et pour changer d’air, elle part se détendre à la plage. La personne se retrouve seule à la plage dans l’intention de se couper des relations, elle cherche à fuir les autres. Dans ce cas-là, se détendre à la plage n’est pas une expérience sécure, c’est au contraire un « lieu d’évitement ».

LES LIEUX D’ÉVITEMENT

Il existe de nombreux lieux d’évitement que peuvent proposer les patients à la question « pour vous, quelle situation évoque calme et apaisement ? ». Ils peuvent parler alors de situations telles que : être au fond du lit sous une couette, être seul devant la télé ou devant ma console. Il est important dans ces cas-là de rester prudent, de se demander si ce ne serait pas un lieu d’évitement. Si le thérapeute a de bonnes raisons de croire que ça puisse être un lieu d’évitement, il dira « c’est très bien, quoi d’autres vous vient ? ». Prendre ce type de situation de contexte d’évitement, et l’ancrer en hypnose pourrait avoir pour conséquence de confirmer et d’installer la recherche d’isolement et de mise à distance des autres chez le patient, et confirmer sa vision du monde qui génère des problèmes (en rapport notamment avec un monde d’abandon). Elles sont donc à éviter, autant que faire se peut.

EXEMPLES D’EXPÉRIENCES SÉCURES



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L’expérience sécure, développement du lieu sûr.
N°58 : août/septembre/octobre – Parution le 31 juillet

Dossier : crise et après-crise
Le dossier de ce n°58 est consacré aux conséquences de la crise sanitaire sur les patients et aux pratiques thérapeutiques qui en découlent.

- Edito : Sophie Cohen

- On ne saurait se passer des étoiles. Marc-Alain Ouaknin, philosophe

- Leçon d’un confinement. David Le Breton, sociologue

- L’angoisse de mort. Véronique Cohier-Rahban, psychothérapeute

Espace Douleur Douceur

- Modifier nos pratiques thérapeutiques ? Henri Bensoussan, médecin hypnothérapeute


- Une bulle d’oxygène. Au centre hospitalier de Bligny. Agathe Delignières, psychologue

- L’expérience sécure. Développement du « lieu sûr ». Arnaud Zeman, Hypnothérapeute

Dossier « Crise et après crise »

Edito : Sophie Cohen

- La tulipe et le saule pleureur. Un conte de Jean-Marc Benhaiem, médecin hypnothérapeute

- 17 jours dans les griffes du Covid-19. Un témoignage d’Olivier Debas, médecin urgentiste, touché par la maladie.

- Ecrire pour sortir du problème. Vania Torres-Lacaze, Guillaume Delannoy, Annick Toussaint responsables de l’IGB

- Confinement : corps, émotions et représentations psychiques. Bruno Dubos

- Quiproquo, malentendu et incommunicabilité : « période bousculée ». Stefano Colombo et Mohand Chérif Si Ahmed (alias Muhuc)

- Les champs du possible : Connaître de l’Autre, Soi-même. Adrian Chaboche, spécialiste en médecine générale et globale

- Culture monde : Chamanisme chez les indiens Shipibos-Conibos. Jean-Marc Boyer, psychopraticien

- Les grands entretiens. Réglementer la pratique de l’hypnose. Entretien avec Gérard Fitoussi, président de la CFHTB

- Livres en bouche
- Ouvrages de David Le Breton


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Cet article illustre différentes façons d’utiliser des « tâches d’écriture » pour aider des patients à surmonter des situations traumatisantes qu’ils ont vécues dans le contexte du Covid-19.
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JE CONTINUE À VOIR SON VISAGE...

Le visage marqué et souriant, Julia se présente comme une jeune infirmière diplômée, mais avec déjà une certaine expérience. Il y a quelques mois, alors qu’elle est encore en stage, Julia est sollicitée pour travailler dans l’accueil des patients Covid-19.

Elle accepte volontiers le défi, se disant que ce sera une bonne expérience. Au départ, elle se sent fière d’être en première ligne, tout comme sa famille qui l’encourage et la félicite. Mais avec le surnombre de patients, le stress, la cadence infernale, les tensions entre professionnels épuisés, la récupération devient de plus en plus difficile pour elle. La goutte d’eau arrive après des semaines très tendues, alors que son service est au complet... Les patients le sentent et l’un d’eux agrippe son bras, un homme avec des cils blonds et de petites taches de rousseur. Il l’implore : « Sauvez-moi, s’il vous plaît, j’ai des enfants, ne me laissez pas mourir, dites-moi que vous n’allez pas me laisser tomber, s’il vous plaît ! »

Quelques jours plus tard, ce patient décède. S’en suivent plusieurs jours où de nombreux patients meurent les uns après les autres. Sa hiérarchie suggère à Julia de poser quelques jours de congés, mais elle refuse. Lorsqu’elle sort de ses gardes, épuisée, elle se met à boire seule, de plus en plus, jusqu’à se réveiller le matin encore habillée de la veille.

C’est un répit, car elle n’a alors pas à voir une fois encore derrière ses paupières les visages désespérés, souffrants et essoufflés, notamment celui de cet homme qui l’a suppliée... Elle vit une double vie : professionnelle inépuisable, au sourire figé, relayant les plus fatigués, et dès qu’elle n’est pas de garde, dégoûtée de tout, perdant foi dans son métier, ivrogne. Son service est revenu à la normale, mais pas elle, dans sa tête elle voit encore les brancards se déplaçant à toute allure… Elle ne le dit à personne et continue à fréquenter les gens, déjeune avec sa famille le week-end, et vide les bouteilles une fois rentrée chez elle... Julia nous dit que ce qu’elle voudrait surtout c’est arrêter de boire.

Nous répondons que dans un contexte pareil cela a été pour elle une manière de tenter de gérer la situation, et qu’encore aujourd’hui il semble que boire l’aide en quelque sorte... Elle en convient mais dit qu’il devrait y avoir une autre gestion possible de la situation, moins « éthylique ». Nous lui proposons dans un premier temps le difficile travail de revenir en détail sur son expérience aux premières loges de la pandémie... de se remémorer chacune de ces expériences douloureuses et de les écrire pour permettre au cerveau de réorganiser l’information qui n’a pas eu le temps d’être digérée pendant la crise.

Elle accepte un peu surprise, et à la séance suivante nous dit que cela a été difficile de se mettre à raconter le drame, mais qu’à chaque fois qu’elle l’a fait, elle s’est sentie soulagée. Parfois ce travail d’écriture l’a tellement fait pleurer qu’elle s’est endormie, mais certains jours elle a encore bu, seule dans son lit. Nous lui demandons de poursuivre ce roman d’un cauchemar, « de l’apocalypse », dit-elle. « De l’apocalypse », répondons-nous, et elle nous sourit d’un sourire plus ample qu’au premier rendez-vous. Nous lui disons de ne pas arrêter de boire pour le moment, que ce besoin cache probablement des messages qu’il faut écouter, et que chaque soir, dès qu’elle sent le besoin de boire, elle commence par noter ce qu’elle ressent, ses préoccupations, pensées, émotions, questions, tout ce qui lui vient, et qu’ensuite elle peut se mettre à boire tranquillement.

A la séance suivante elle nous dit avoir continué à écrire son journal. « Je crois que si je n’étais pas en train de l’écrire je finirais par croire que c’était un cauchemar, mais un cauchemar dont je n’arrivais pas à me réveiller. Cela peut recommencer, mais pour le moment c’est du passé. Je pense toujours à certains patients, à cet homme roux désespéré, mais je ne suis plus moi-même désespérée, juste tellement triste. »

Concernant la deuxième prescription, divers sujets lui sont venus. Elle sent qu’elle n’a plus envie de faire ce métier. Nous avons exploré toutes les conséquences d’un éventuel changement de métier, pour elle et pour sa famille. Cela lui a permis de commencer à parler de ses doutes avec ses proches, d’affronter un regard qu’elle craignait et qui l’obligeait à faire comme si rien n’avait changé malgré une expérience qui l’avait transformée. Julia a finalement décidé de continuer son métier d’infirmière, mais en libéral, avec un rythme différent, et a commencé à chercher un cabinet tandis que la tristesse s’estompait peu à peu...

JE NE LE RECONNAIS PLUS...

Anne vient consulter à la demande de son médecin. Son mari a attrapé le Covid- 19 à 50 ans, a fait d’importantes complications respiratoires et a été hospitalisé en urgence. Il a été endormi, entubé et mis sous respirateur artificiel. Des jours et des semaines de désespoir s’en sont suivis. Anne avait très peu de nouvelles, un message par jour pour la tenir informée de l’état de son mari, le plus souvent « état stable », mais il arrivait qu’il n’y en ait pas et elle était alors en proie au désarroi, l’imaginant mort, sursautant dès que le téléphone sonnait, dans la crainte d’une annonce terrible.

A cette situation inquiétante s’ajoutait la nécessité de maintenir son travail à distance, de s’occuper de trois adolescents, gérer les corvées quotidiennes, leurs questions à propos de leur père, leurs pleurs le soir, et les siens qu’elle devait cacher. Trois semaines se sont passées avant qu’on puisse le réveiller. Il avait perdu 12 kilos, ses muscles avaient fondu, mais il a tenu à rentrer à la maison plutôt que d’aller dans un centre de réhabilitation. Il lui a raconté l’enfer qu’il avait vécu, la douleur, l’angoisse, la peur de mourir, et que, quand il a été réanimé, il était si désorienté qu’il a cru que toute sa famille était morte et qu’on ne voulait pas le lui dire. Elle était si heureuse qu’il soit là, vivant, et en même temps elle ne le reconnaissait pas. L’homme vigoureux qu’elle connaissait était devenu un être plaintif, chétif, qui pleurait sans cesse. Bien sûr elle comprenait que ce qu’il avait vécu était terrible, mais il était sorti d’affaire maintenant, non ? Dans son entreprise à elle, on commençait à licencier et elle devait reprendre son travail à bras-le-corps. Mais elle avait maintenant un quatrième enfant à la maison...

Très vite, elle s’en voulait de penser cela... n’empêche qu’elle le pensait et qu’elle a commencé à lui en vouloir. Le soir, quand elle était affairée, il venait lui dire combien tout cela avait été dur pour lui, et il se mettait à pleurer. Anne le rassurait, lui disait que c’était du passé, qu’il avait eu de la chance, qu’il était temps de passer à autre chose, est-ce qu’il pouvait lui attraper le linge à étendre ? A la suite de ces échanges, loin de se reprendre, monsieur devenait de plus en plus plaintif et pouvait passer des heures sur le canapé, perturbant le rythme de la maison, inquiétant les enfants, et enrageant sa femme qui tentait toujours de se retenir. Certains jours elle compatissait, d’autres jours elle ne pouvait s’empêcher de lui envoyer des « piques ».

Nous avons rejoint le fait qu’elle avait traversé tellement d’épreuves et qu’il était naturel qu’elle se sente fatiguée et tente de remonter le moral de son mari, mais vu qu’il ne répondait pas à cela de façon positive, cela pouvait indiquer un fonctionnement dans lequel plus on tentait de le remonter, et moins il se sentait compris. Nous lui avons proposé de changer de position et de lui dire qu’elle avait été si ébranlée par les derniers mois qu’elle avait eu besoin de consulter quelqu’un pour l’aider, et qu’elle voyait bien que pour le moment elle n’arrivait pas à l’aider lui. Qu’elle lui propose de venir en consultation et voir si cela pourrait l’aider.

Nous lui avons aussi demandé d’écrire tout ce qu’elle appelait « ses sentiments négatifs » qu’elle tentait d’étouffer, tous les reproches qui lui brûlaient la poitrine et qui sortaient parfois, la faisant se sentir encore plus mal, et bien entendu pour se permettre d’aller aussi loin que possible, de tout mettre dans une enveloppe et la fermer de sorte que personne ne puisse en lire le contenu, ni elle-même – ce qui était sorti ne devrait pas être ravalé – et que ce travail thérapeutique puisse s’exercer sans censure.

VANIA TORRES-LACAZE Formée à l’hypnose ericksonienne par Hypnodyssey et le New York Training Institute, directrice générale de l’Institut Gregory Bateson, elle est responsable du Centre de Thérapie brève de Paris.

GUILLAUME DELANNOY Formé en hypnose à l’Institut romand d’Hypnose suisse, directeur adjoint de l’Institut Gregory Bateson, il est responsable du Centre de Thérapie brève de Lausanne.

ANNICK TOUSSAINT Licenciée et agrégée en psychologie de l’Université de Liège, directrice adjointe de l’Institut Gregory Bateson, elle est responsable du Centre de Thérapie brève de Liège.

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N°58 : août/septembre/octobre – Parution le 31 juillet

Dossier : crise et après-crise
Le dossier de ce n°58 est consacré aux conséquences de la crise sanitaire sur les patients et aux pratiques thérapeutiques qui en découlent.

- Edito : Sophie Cohen

- On ne saurait se passer des étoiles. Marc-Alain Ouaknin, philosophe

- Leçon d’un confinement. David Le Breton, sociologue

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- Modifier nos pratiques thérapeutiques ? Henri Bensoussan, médecin hypnothérapeute


- Une bulle d’oxygène. Au centre hospitalier de Bligny. Agathe Delignières, psychologue

- L’expérience sécure. Développement du « lieu sûr ». Arnaud Zeman, Hypnothérapeute

Dossier « Crise et après crise »

Edito : Sophie Cohen

- La tulipe et le saule pleureur. Un conte de Jean-Marc Benhaiem, médecin hypnothérapeute

- 17 jours dans les griffes du Covid-19. Un témoignage d’Olivier Debas, médecin urgentiste, touché par la maladie.

- Ecrire pour sortir du problème. Vania Torres-Lacaze, Guillaume Delannoy, Annick Toussaint responsables de l’IGB

- Confinement : corps, émotions et représentations psychiques. Bruno Dubos

- Quiproquo, malentendu et incommunicabilité : « période bousculée ». Stefano Colombo et Mohand Chérif Si Ahmed (alias Muhuc)

- Les champs du possible : Connaître de l’Autre, Soi-même. Adrian Chaboche, spécialiste en médecine générale et globale

- Culture monde : Chamanisme chez les indiens Shipibos-Conibos. Jean-Marc Boyer, psychopraticien

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Travail en hypnose avec des mineurs immigrés.

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Stéphanie DELACOUR pour la Revue Hypnose et Thérapies Brèves 59.
Travail en hypnose avec des mineurs immigrés.
Il y a quelques années, suite à une rencontre avec une assistante sociale travaillant à l’Aide sociale à l’enfance, j’ai commencé à prendre en charge des adolescents immigrés arrivés soit depuis peu en France, soit depuis moins d’un an. Ces adolescents que je reçois viennent de pays différents, ils sont tous arrivés seuls, ayant quitté leur famille pour des raisons économiques, de guerre civile, de famine... Chaque adolescent qui m’a été orienté l’a été avec son aval. Cela s’est fait soit à sa propre demande, soit sur proposition de leur référent. Chaque histoire de ces adolescents est différente et singulière, cependant les problématiques à traiter sont sensiblement les mêmes.

Cet article est né de la demande de Madame Sophie Cohen, avec qui j’ai échangé lors d’une rencontre. L’objet de cet article est de présenter la façon dont est mené un premier entretien tant en non-verbal, paraverbal que verbal. En effet, ces adolescents ne parlent jamais le français ou bien de manière trop rudimentaire pour pouvoir échanger. Jusqu’à présent nous avons réussi à travailler en anglais. L’article décrira également les problématiques rencontrées et, au travers de quelques cas cliniques, je présenterai la manière dont l’outil hypnotique a été utilisé afin que ces adolescents et adolescentes atteignent leur objectif.

Le premier entretien avec chacun de ces mineurs a été mené de la même manière qu’avec tous les autres patients que je reçois. Cependant, je prends peut-être beaucoup plus de temps avec eux afin de créer une alliance solide. En effet, ils se montrent davantage méfiants en raison de leurs expériences antérieures avec des adultes (passeurs, proxénètes...). Lors de ce premier entretien, j’observe attentivement leur apparence vestimentaire, leurs postures, leurs gestes. J’observe de quelle manière ils se mettent en relation avec moi. Très souvent ils ont une maturité émotionnelle largement supérieure à leur âge officiel qui cohabite par moments avec des attitudes de petit ou petite. Je fais l’hypothèse, au fur et à mesure des différents suivis, que lorsqu’ils arrivent en France et qu’ils sont pris en charge, il y a comme une autorisation interne à se laisser aller et à faire des chaînes d’expériences qu’ils n’ont pas pu faire auparavant. Cette dyssynchronie se resynchronise rapidement pendant la prise en charge.


Travail en hypnose avec des mineurs immigrés.
L’une des difficultés techniques de ces suivis reste la langue dans laquelle le patient et le thérapeute vont pouvoir se parler, échanger et avec laquelle travailler. Jusqu’ici nous avons réussi à travailler en anglais en y associant le langage non verbal. A chaque fin de premier entretien, le patient décide de son objectif de travail, de ce qu’il souhaite modifier afin d’aller mieux. Cet objectif est toujours concret afin qu’ils puissent en observer l’évolution. La première vignette clinique que je vais présenter concerne un jeune homme de 17 ans. J’emploie volontairement le terme de jeune homme et non d’adolescent car il avait déjà une carrure d’homme.

Il venait d’un pays d’Asie centrale. Dans son pays, son père et son frère avaient été tués sous ses yeux. Sa mère lui a demandé de partir par peur pour sa vie. Ce jeune homme, que je nommerai Malik, a vécu différents événements lors de son périple jusqu’en France : voyage dans un camion dans le noir, de grandes et longues marches, il a été fait prisonnier dans un pays et torturé. Il a réussi à s’enfuir et après des jours d’errance, il est arrivé en France. La demande de suivi a été faite environ quatre mois après son arrivée en raison de terreurs nocturnes et de renfermement.

Lors de la première rencontre, Malik s’est montré méfiant. L’alliance thérapeutique s’est réellement consolidée au bout de trois entretiens. Nous échangions en anglais et en langage non verbal notamment pour que je comprenne le type de sensations qu’il ressentait. Son objectif était multiple : ne plus avoir « des images de sang », retrouver de la sécurité, évacuer la torture. Ses demandes ont été traitées de manière stratégique. A cela s’ajoutaient également l’éloignement familial et son inquiétude pour sa mère car il ne pouvait pas les joindre.

En hypnose, nous avons d’abord travaillé sur le fait de se sentir de nouveau dans son volume intérieur afin d’amorcer de la sécurité. Voici un extrait de la séance : - Thérapeute : « Juste là comme ça, une partie de vous va aller observer l’espace qu’occupe Malik, là maintenant. Quand c’est fait vous me l’indiquerez d’un signe de tête. Malik me fait un signe de tête. - Th. : Cette partie de vous va autoriser Malik à réoccuper son espace, progressivement... juste cet espace qui lui appartient, à celui d’aujourd’hui, au jeune homme de 17 ans. Malik a progressivement fait grandir le jeune homme dans tout son espace intérieur.

Quand cela a été fait, le thérapeute lui a alors demandé : Maintenant, ça fait comment dedans ? - Malik : Ça fait grand et fort. » J’ai ensuite invité Malik à observer ces sensations, à observer comment elles se mettent en mouvement à l’intérieur et de quelle manière cela allait l’aider dès maintenant et dans les jours suivants. Récupérer son volume intérieur lui a permis de ressentir davantage de stabilité. Ensuite Malik a été prendre soin de ces différentes parties de lui lors des événements de maltraitance, des expériences d’errance qui restaient émotionnellement difficiles. Ce travail hypnotique a été réalisé avec les poupées russes comme support et a demandé plusieurs séances bien évidemment. Des images des meurtres de son père et de son frère restaient très présentes et généraient toujours autant d’émotions, nous avons donc travaillé en EMDR. L’objectif étant atteint, le suivi s’est arrêté. Malik a réussi progressivement à s’intégrer dans sa nouvelle vie et à prendre son indépendance l’année suivante. La seconde vignette clinique concerne une jeune fille âgée de 16 ans que je prénommerai Imani. Elle vivait dans un pays d’Afrique avec sa tante. Son père était décédé quand elle était jeune, sa mère s’était remariée et avait suivi son nouveau mari en laissant ses enfants à la charge de sa soeur.

A 16 ans, sa tante l’a confiée à un homme qui devait officiellement l’emmener faire des études en Italie. A son arrivée en Italie, cet homme s’est avéré être un proxénète. Imani a été violée à plusieurs reprises par cet homme et par des « clients ». Quand elle refusait de se prostituer, le proxénète ne lui donnait plus à manger et lorsque cela durait trop longtemps, cet homme lui faisait des scarifications sur les bras. A cela s’ajoutaient des tatouages en forme d’étoiles faits sur son avant-bras comme marque de ses « clients ». Cette situation a duré plusieurs mois jusqu’à ce qu’un homme d’une association humanitaire acquière sa confiance et l’aide à s’enfuir jusqu’en France.


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STÉPHANIE DELACOUR
Psychologue clinicienne. Diplômée de la faculté de Caen. Installée en libéral à Argentan depuis 2007. Formée à l’hypnose ericksonienne à l’Institut Emergences en 2011-2012. Formatrice Emergences en communication thérapeutique et hypnose et thérapie brève depuis 2014. Elle anime des séminaires de perfectionnement à Emergences sur la dissociation et la réassociation, sur la prise en charge des troubles sexuels avec l’hypnose.

Revue Hypnose & Thérapies brèves n°59
Travail en hypnose avec des mineurs immigrés.
N°59 : novembre/décembre 2020/janvier 2021

Cinq scripts créatifs détaillés


- Edito : Julien Betbèze

- L’hypersuggestibilité. Au service de l’hyposuggestibilité. Dominique Megglé

- Script créatif détaillé : 20 minutes pour se libérer du tabac. Hypnose en médecine générale. Françoise Barthès

- Script créatif détaillé : Du trauma à la résilience. Par la thérapie du lien et des mondes relationnels. Stéphane Roy

- Script créatif détaillé : La sphère relationnelle. Travailler la distance en hypnose. Corinne Paillette

- Nicolas de Staël : Peindre et se dépeindre. Franck Salzmann

En couverture. Céline Saby. Poésie et fleurs, ça fait du bien. Sophie Cohen

Espace douleur

- Editorial. Gérard Ostermann

- Script créatif détaillé : Travail en hypnose avec des mineurs immigrés. Stéphanie Delacour

Script créatif détaillé : Hypnose et handicap. Du traumatisme à la créativité. Christelle Lecellier

Dossier : Les soins palliatifs

Editorial : Francine Hirszowski

Les TAC en soins palliatifs. Jean Becchio et Sylvain Pourchet

Psychomotricité. Bouger… je le veux. Patrick Martin

Les techniques hypnotiques à l’hôpital de Bourg-en-Bresse. Vianney Perrin

Infirmière en Ehpad. Valérie Etchevers

Rubriques

Quiproquo… « Prenez soin de vous, Docteur » Stefano Colombo et dessin de Muhuc

Les champs du possible : Docteur, je tiens à vous dire que je fais le poireau… Adrian Chaboche

Culture du monde : Jeux de guérison dans le sud de l’Iran. Sylvie Le Pelletier-Beaufond

Les grands entretiens : Stephen R. Lankton. Gérard Fitoussi

Agenda : colloques et congrès


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Formation à l’Hypnoanalgésie en soins dentaires

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Formation à l’Hypnoanalgésie en soins dentaires
Aux travers d'exposés, démonstrations et analyses, nous vous proposons de vous former à l'hypnoanalgésie en soins dentaires.

Les mises en situations pratiques supervisées et en petit groupe, vous permettrons une application rapide au sein de vos cabinets.

Autour du Dr Nathalie ATTALI, chirurgien dentiste et du Dr Jimmy GROSS, rhumatologue, tous les enseignants sont des professionnels de santé. Ils sont rhumatologues, anesthésistes, dentistes, IADE, psychiatres, psychothérapeutes avec une expérience importante en hypnose médicale et dans la communication thérapeutique.

Nous vous attendons pour 3 sessions de deux jours à compter du mois de janvier 2021.

Vous pouvez demander une prise en charge auprès du FIF-PL pour vous-mêmes, ainsi qu'auprès des organismes OPCO partenaires comme Actalians pour la prise en charge de vos assistantes.

Formation en hypnose et soins dentaires in-dolore.fr

Formation à l’Hypnoanalgésie en soins dentaires


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Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?

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Myriam PRIGENT, Infirmière, Dominique PHILIPPON, Aide-soignante et Martine BASTIDE, Aide-soignante. Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°54.
Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
En 2015, raconte Myriam, à mon arrivée en Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) spécialisé pour les résidents ayant une maladie d’Alzheimer ou apparentée, j’ai été surprise par les difficultés que mes collègues et moi-même avions pour effectuer de simples toilettes. J’étais pourtant une infirmière expérimentée, mais pas avec ces patients. Je me retrouvais comme une débutante, et j’avais tout à apprendre pour pouvoir effectuer des actes infirmiers tout simples, comme les prises de sang, les toi- lettes et même une prise de tension !« Il faut leur expliquer ce qu’on va leur faire », voilà ce que j’entendais souvent. Mais cela ne fonctionnait pas. Et les résidents disaient : « Je viens de me la faire (la toilette) », mais force était de constater que les gants et les serviettes étaient secs. « Pour- quoi voulez-vous me faire la toilette ? Je suis propre ! », mais ce n’était pas le cas. Pour les moins communicants verbalement, le refus de se déshabiller était manifeste, soit par le geste, soit par des « non » répétés, avec parfois de l’agressivité gestuelle.

Que pouvais-je faire ? Ces patients ne nous reconnaissent pas comme des soignants, infirmiers ou aides-soignants, ils voient juste un inconnu qui rentre dans leur chambre et, le comble, les déshabille ! Allant jusqu’à nettoyer leurs parties intimes. Ce soin est très intrusif. Nos explications sont peu ou pas comprises. Pour eux, la toi- lette est déjà faite, et bien faite. Il est im- pensable pour des personnes qui ont été propres toute leur vie d’entendre qu’ils ont besoin d’être lavés, de plus par une tierce personne.
Ainsi, même un soin qui fait partie du quotidien peut devenir un défi journalier pour les soignants et être source d’anxiété allant jusqu’aux troubles du comportement pour les résidents, créant une anxiété anticipatoire du soin chez tous.
Formée à l’hypnose quelques années auparavant, j’ai alors pensé à l’utiliser mais différemment de ce que j’avais pratiqué (hypnoanalgésie surtout, et anxiolytique). Peu à peu, les soins sont devenus plus faciles, accompagnés par des sourires de chaque côté, parfois même des « mercis » et des petits compliments.
Dans le cadre d’un projet du pôle de Gériatrie du CHU de Bordeaux, d’autres soignants de mon équipe ont été formés, des infirmiers, puis notre cadre, le médecin coordonnateur, et depuis deux ans des aides-soignantes. Pour illustrer et comprendre ce que peut apporter l’hypnose dans ces situations, je vais, avec mes collègues aides-soignantes, présenter des cas cliniques autour des toilettes accompagnées.

UNE TOILETTE PLUS FLUIDE
Monsieur Z., 65 ans, est un homme grand, fort, au physique un peu impressionnant. Atteint de la maladie d’Alzheimer à un stade sévère, il est entré en unité d’hébergement renforcé pour des troubles du comportement importants avec agressivité verbale, physique et opposition occasionnant de la violence corporelle. Au début de son séjour, et ce pendant plusieurs jours, il n’est pas possible de lui faire bénéficier de soins. L’équipe est en échec, nous réfléchissons chaque jour pour trouver des solutions. Son épouse nous donne des indications sur ses goûts (la musique), son ancien métier d’artisan. Et là nous commençons à mettre en pratique l’hypnose avec lui. Myriam relate : « Quand nous rentrons dans sa chambre, il est affairé, il bricole des objets imaginaires ou réels. Dans un premier temps nous captons son attention en lui tendant la main et en le regardant tout en souriant (recrutement visuel et tactile). Soit il est d’accord et nous serre la main avec un grand sourire (mirroring), soit il reste renfermé et nous pouvons reporter le soin s’il persiste dans cette attitude. S’il semble coopérant, nous débutons le soin en ratifiant les étapes au fur et à mesure de nos gestes avec une voix calme, lente, un vocabulaire positif, un saupoudrage de mots choisis (« tranquillement, doucement, tout va bien »,) mais en laissant peu de place au silence. Nous partons sur une discussion sur le thème du bâtiment en parlant au présent et en insistant sur le VAKOG.

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Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
Musique et soin: trac, concert et consultations. Dr Catherine ELIAT

Ateliers hypnose lors d’une rencontre de pianistes : quels enseignements pour le soin ? Pianiste confirmée et médecin anesthésiste, j’utilise l’hypnose en anesthésie et au centre douleur CETD du CHU de Rennes. J’ai participé en 2017 puis en 2018 à une rencontre de pianistes passionnés pendant deux mémorables week-ends. Pianistes de tous niveaux, de tous métiers, de toutes régions, nous nous retrouvons du vendredi soir au dimanche dans une ambiance musicale échevelée et bienveillante. 

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
Gynécologie: Hypnose et MTC. Dr Mireille SÉJOURNÉ
La méthode des trois souffles qui associe les principes de la médecine traditionnelle chinoise et l’hypnose est le fruit d’une longue expérience clinique. Je suis tombée dans le chaudron de l’hypnose médicale presque par hasard, lors d’un congrès de médecine psychosomatique à Paris. En effet, sur le socle de ma carrière en gynécologie-obstétrique, j’avais déjà installé la médecine chinoise avec ses différentes spécificités comme acupuncture, massages et thérapies manuelles. 

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
Le corps est une éponge. Au commencement Yves LE MARTELOT
« Voulez-vous que je vous montre comment nettoyer le ventre ? » Monsieur B. a été opéré d’une perforation de l’intestin grêle compliquée d’une péritonite. A la suite de l’intervention, il est hospitalisé dans l’Unité de soins continus du centre hospitalier de Guingamp. Je suis appelé pour lui pratiquer des séances de kinésithérapie respiratoire.

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
Note neuvième selon François Roustang. Dr Sylvie LE PELLETIER-BEAUFOND
Le silence. Il suffit que ce soit. Voilà un titre qui paraîtra énigmatique à certains tandis que d’autres entendront peut-être, à la lecture de cette courte phrase, la voix ferme et presque impérative de François Roustang balayant d’un trait toute forme de préoccupation de chacun.

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
Edito :Douleur Douceur. Dr Henri BENSOUSSAN
Deux événements ont réuni ce mois de mai de nombreux thérapeutes pratiquant l’hypnose et/ou les thérapies brèves. Le premier, à Montpellier, était le Congrès de la CFHTB. Réunissant environ 1 200 personnes, il a été remarquablement organisé par Isabelle Nickles et a permis à chaque participant de trouver de quoi satisfaire sa curiosité et son désir de perfectionnement. 

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
L’hypnose dans notre société: évolution des pensées. Marine GUICHARD
Enseignement de l’hypnose à l’université Claude-Bernard Lyon 1. Après l’ouverture des diplômes universitaires d’hypnose destinés aux internes dans la plupart des facultés françaises, l’université de Médecine de Lyon a choisi, en 2016, d’élargir le champ de cet enseignement aux étudiants de 2e cycle des études médicales. Sous supervision du Pr Aubrun, des intervenants de toutes spécialités (algologue, réanimateur, gynécologue, kinésithérapeute, IDE...) proposent à ces étudiants une introduction sur l’hypnose, son histoire et ses mécanismes, ainsi qu’une approche plus pratique. 

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
La fin de ma plainte. Gilles MARCELLOT
Ou l’hypnose au service du thérapeute dans le cadre de la supervision. L’hypnose à des fins de supervision. Cela a de quoi surprendre. C’est à peine si cette hypnose se débarrasse de son odeur de soufre qu’elle se propose de devenir un outil pour les professionnels du sanitaire et du champ médico-social à des visées de guidance.

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
Éditorial: Le grand âge. Dr Marie FLOCCIA
Pendant longtemps l’utilisation de l’hypnose dans le grand âge n’apparaissait pas comme une évidence. Et pourtant, quelle meilleure réponse apporter aux patients âgés prenant beaucoup, voire trop de médicaments, fréquemment douloureux, anxieux et faisant face à de nombreuses pertes ? En nous permettant de nous recentrer sur le patient dans sa globalité, en l’accompagnant pour qu’il accède à ses ressources et s’apaise physiquement et psychologiquement, l’hypnose semblerait pourtant pouvoir être une aide précieuse pour nos soins et nos relations avec les patients âgés.

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
De l’hypnose chez le sujet âgé à l’hypnose adaptée. Dr Marie FLOCCIA
Pour les troubles neurocognitifs au stade sévère (HAPNeSS). Après des années passées auprès des patients âgés, il apparaît que concevoir l’approche globale que nécessite la gériatrie sans l’aide de l’hypnose c’est perdre une partie précieuse de la personne et omettre sa capacité à accéder à ses ressources. Patients âgés n’ayant pas de troubles neurocognitifs ou des troubles neurocognitifs légers à modérés.

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ? Myriam PRIGENT
En 2015, raconte Myriam, à mon arrivée en Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) spécialisé pour les résidents ayant une maladie d’Alzheimer ou apparentée, j’ai été surprise par les difficultés que mes collègues et moi-même avions pour effectuer de simples toilettes. 

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
Troubles du comportement et hypnose. Jessica MELIANI
L’utilisation de l’hypnose adaptée pour les troubles neurocognitifs au stade sévère (HAPNeSS) auprès des personnes désorientées. Il est parfois difficile pour un psychologue de faire perdurer dans le temps l’impact positif de son intervention sur les troubles du comportement auprès d’une personne ayant un trouble neurocognitif majeur. 

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
L’hypnose en mouvement. Laurent BUJON
Le métier d'infirmier(ière) consiste, entre autres, à pratiquer des soins destinés à maintenir ou restaurer la santé. L’hypnose, dans le cadre de compétence du praticien, devient un outil complémentaire et utile au soin au quotidien. Ainsi la profession infirmière apporte sa « contribution hypnotique » à l’amélioration des soins pour nos aînés.

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
« Non pas douleur, douceur » Dr Stefano Colombo
Alors que la majorité des gens habite les villes, nous voici en pleine campagne. La faute à qui ? A notre interlocuteur qui a la langue qui fourche. En effet, ce n’est pas sur la place principale de votre ville que vous trouvez une fourche sauf si vous devez passer sous les fourches caudines de votre pire ennemi qui, lors du dernier conflit, a eu la malencontreuse idée d’avoir raison et de vous la faire payer.

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
Ce que vous m’avez dit...Dr Adrian Chaboche
Je me suis interrogé sur un fait clinique particulier que j’ai observé régulièrement au cours de ces années de pratique. Vous l’aurez certainement aussi rencontré. Il m’est apparu parfois subrepticement, à d’autres moments remarquables, frappants. Il survient en un instant si fugace qu’il pourrait nous échapper aussi facilement qu’il est inversement d’une importance décisive dans le traitement d’un patient.

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
L'Entretien du Pr Gary Elkins par le Dr Gérard Fitoussi
Professeur de psychologie et de neurosciences à la Baylor University, Texas. Il est rédacteur en chef de l’International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis. Gary est aussi directeur du Mind Body Medicine Research Program à la Baylor University avec des bourses du NIH pour des recherches sur les applications cliniques de l’hypnose. Il exerce aussi à temps partiel en cabinet privé.

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
Notes de lecture par Sophie Cohen
Le trauma, quelle chose étrange, Steve Haines, Sophie Standing, Çà et là
Le troisième livre de cette collection de BD. Après La douleur et L’anxiété, voici Le trauma. L’auteur décrit avec précisions – toutes les dernières recherches sont citées – les processus en cours lors d’un trauma.

Hypnose en EHPAD: toilettes et bien-être ?
Notes de lecture par Christine GUILLOUX
Traité de morale pour triompher des emmerdes, Fabrice Midal, Flammarion/Versilio
Des petits cailloux dans la chaussure, il en est sur tous les chemins. « Ah ! ça n’arrive qu’à moi ! » ; « qu’est- ce que j’ai fait ? » ; « pourquoi ces couacs, ces entraves, ces contrariétés de tout poil tombent toujours sur moi ? ». Des emmerdes, il en est dans toutes les vies.

Diffusé par hypnose-ericksonienne.org
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